amour exclusif
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Cette petite dictature moderne du célibat
- Le 12/10/2016
- Dans Coupure de presse
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J’exècre cette petite dictature du célibat qui monte en puissance, avec tous ces individus languissants qui se transforment doucement en monstres : vieux beaux en trottinette, citadines attifées chez Costes, voyeurs asexués tétanisés sur leur reflet dans les vitrines. Tous enivrés par les fragrances interlopes qui s’échappent des échantillons de parfum des magazines « faits pour les femmes, lus par les hommes ». Et leur haine injurieuse et salissante qu’ils déversent, par tweet, par post, par article, par opus sur cette métaphysique qui leur échappe : l’amour exclusif, abouti. Vous les avez lues ces commères avant-gardistes, avec leurs ricanements pavloviens, bave aux commissures, yeux serrés sur leur constipation autour de leur sexualité différente. Vous les avez entendus en prime time dans les émissions grand public, ces vieux célibataires aux cheveux collés sur un crâne matznevien, avec leur voix précieuse saupoudrée de peur, leur entre-regard par en-dessous plissé sur leurs yeux de mauvaise vie.
Et les voilà qui colportent, de leur voix aigre douce, l’idée du couple ramené à des gosses sales, un caniche nain, un baise mensuelle, la vaisselle et le camping-car.
Les voilà main dans la main, bile contre bile, ces imbéciles qui vont chercher une virilité ambiguë dans le pissons ensemble et les lectures mal assimilées, avec ces harpies à la peau retendues de vielles momies à l’odeur rance, au ventre stérile.
Et cette engeance de mégères et de vieux atrabilaires, toute pétrie de complexes et de ressentiment, de n’avoir pu se hausser plus haut que le caniche de leur propre enfance, lève le poing dans le tremblement sonore de leurs mains d’osselets en criant : « vengeance, vous paierez votre joie enivrante, nous la plongerons dans notre puanteur de ratés ».