Athos
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Me saouler au vin d’honneur et imposer le romanesque joyeux.
- Le 08/11/2015
- Dans Pneumatiques
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Je rêve de forêts de pendus, de collines de pals, de réverbères garnis comme des mâts de cocagne où gigoteraient tous ces sybarites mollement contemporains, sans aucune volonté pour se contraindre, aux épaules de pleutres coulant sur des omoplates avachies. Je veux massacrer ces diseurs de bonne aventure qui se soumettent, s’avilissent et se corrompent sous couvert d’une innocente débauche, prenant la certitude de la mort comme excuse de leurs reniements. Je veux me répandre sur la ville, concasseur de mâchoires, briseur de trêve, et imposer le romanesque joyeux d'un Athos membre de l'Ordre de la Jarretière et de l'Ordre du Saint-Esprit. Et là, me saouler au vin d’honneur ! Etre alors rayonnant de tortures, comme un homme !
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Tragique Athos, sanglant, fidèle Athos
- Le 17/04/2011
- Dans Citations
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D'Artagnan, Porthos, Aramis demeurent pour les vrais hommes - ces grands enfants, comme les femmes faites ou les femmes-fêtes l'assurent - trois carrières séduidantes : celle d'ardent jeune homme qui rêve d'une situation, et d'Artagnan en est l'exemple ; celle d'orgeuilleux athlète, qui, après une rude carrière de ski nautique, épousera une héritière : Porthos dicte la voie. Ou Aramis, plus séduisant encore parce qu'on le connaît très mal et qu'il sera Valmont un siècle plus tard. Tragique Athos, sanglant Athos, au milieu de ce maréchal de France, de ce général des Jésuites, de cet adjudant des colosses. Fidèle Athos qui doit nous apprendre à tirer l'épée, non pas comme un fou [...], mais dès qu'il le faut, plus souvent que nous le croyons. L'épée, ce n'est pas la force, ni le talent. C'est le désir de ne rien laisser passer qui soit insupportable à nos oreilles, c'est ce langage aussi : "Messieurs, je ne vous écouterai pas, je n'ai rien à faire de vos manières, mais il faut se limiter avec moi. J'appartiens à cette catégorie des corps solides que les physiciens n'ont pas prévue, sauf Pascal, et qui ne tiennent pas à leur conservation. C'est un péché d'ailleurs, mais je l'assume et Dieu m'en donnera raison. En garde s'il vous plaît !
Roger Nimier