Aventure
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Le monde se chargera de vérifier, une à une, toutes mes intuitions
- Le 29/08/2023
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Bar de la Plage
- Le 20/08/2023
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Toutes les nuits, nous refaisons le monde au bar de la Plage. Nous fabriquons des soleils levants, de nouvelles civilisations dont nous sommes les cariatides. Et dire que l'on nous prend pour de simples piliers de bar...
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Je cherche un sentiment d'été
- Le 29/07/2023
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J'ai envie d'une plage, de brume de chaleur au dessus de la mer et d’un vent souple. Je cherche un sentiment d'été, ce mélange flou entre la vapeur du hammam et le mince filet de fumée d’une cigarette.
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L'envie d'aventure
- Le 16/11/2022
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Il me faut, à portée d’envie, une gare, un port, un aéroport, un chemin. Quelque chose de concret, une corne de brume, une odeur de kéro, un coup de sifflet, comme un coup de fouet, qui rappelle perpétuellement l'envie d’aventure, le pressentiment de passions à naître.
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Demain, je pars ! Une phrase comme un programme de vie
- Le 29/07/2022
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L'ennui des aventuriers
- Le 22/06/2022
- Dans Citations
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Il faut se méfier de l'ennui des aventuriers : s'ils ont de l'immense devant eux, ils s'émerveillent, quatre pieds d'horizon les tuent.
Georges D'Esparbès
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Les aubes glorieuses
- Le 15/06/2022
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A vingt ans on rêve d’aubes glorieuses, de rades sordides, d’amitiés sincères, de coups de feu, de poing, de tabac. Plus tard, on rêve d’aventure, la maladresse de la jeunesse en moins, l’épaisseur d’une vie d’adulte en plus
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Joyeuse sédition selon Matthieu (Part 3)
- Le 26/05/2022
- Dans Joyeuse sédition selon Matthieu
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Briga regardait Jovis. Plus exactement, elle le scrutait, décryptant dans ses traits tous les signes des faiblesses qu’elle connaissait par cœur. Le maquillage ne voilait rien, il creusait même, en fin de journée, des sillons épais qui laissaient tout deviner. Le cabotinage lorsqu’il avait cette mimique ridicule de garçon boudeur, les hésitations lorsque les yeux s’ouvraient trop arrondis, la peur lorsque les narines se dilataient et qu’il semblait perdre haleine, le ton agressif qu’il prenait, le petit rictus hautain qui lui creusait la joue et lui fermait les paupières. Il n’était pas beau, car il transportait à la fois trop de méchanceté et d’ignorance pour l’être. Il était une grimace qui n’arrive pas à se poser. Il n’était pas beau, mais il avait de la chance. C’était d’ailleurs toute son histoire récente. Porté par les trusts, flatté par les medias, il avait profité du système électoral défaillant de la démocratie pour être porté à la Présidence d’un pays avec 16% des voix. Depuis lors, il gouvernait sous téléguidage d’éminences grises dont la non-traçabilité rendait impossible l’identification. Il était donc officiellement le seul despote éclairé de ce coup d’Etat démocratique. Le lot habituel des alliances perfides, lâches, ainsi que les rêves mièvres et superficiels de la société firent échouer toutes les âmes en peine à ses pieds. Après le très court printemps, vint la saison de la répression qui coïncida avec la fin de la grande pandémie de coronavirus.
Briga était charnellement à Joris depuis les plus tendres années de ce dernier à qui elle avait fait découvrir son corps de femme. Les usages l’avaient pointée du doigt. Les ricanements avaient fini de l’aigrir. Elle avait gardé le goût des jeunes hommes, lui avait développé un rejet de la femme-amante au profit de celui de la femme-mère dont elle avait endossé l’habit. Elle portait en détestation tout ce vieux monde qui l’avait emprisonnée dans ce rôle de vieille fardée, attifée des robes les plus chères qui ne pouvaient cacher des fesses plates, des yeux enfoncés dans les orbites, des perruques ridicules. Son ventre récalcitrant lui avait refusé toute descendance légitime. Mais le légitime, elle s’en fichait. C’est pour cette raison qu’elle avait exigé que Jovis lui trouve une fille à adopter. Jovis, qui ne se sentait investi d’aucune mission procréatrice, vit dans cet événement un nouveau moyen d’exister différemment de ses prédécesseurs. L’intronisation de leur fille portait la revanche de Briga et la boulimie d’événementiel de Jovis. La révolte des Salafs et des Chaotistes n’y changeraient rien. Comme la fronde des Opposants, elles seront matées dans un succédané de justice. La force de Jovis était dans l’infatigable discorde des Français autant que dans ses soutiens invisibles, créatures qui venaient s’enrichir du chaos et du sang répandus. La pandémie avait arraché les derniers restes d’humanité de ce monde. Il se sentait en droit d’imposer, pour le bien des survivants.
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Esprit cabane
- Le 20/01/2021
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Le jour où j'ai commencé à construire une maison, je ne pensais pas que j'allais faire un portrait de moi-même.
Curzio Malaparte
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J’aimerais plonger dans l’Inconnu !
- Le 29/08/2020
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J’aimerais plonger dans l’Inconnu ! Tous ces conforts m’écrasent, m’étouffent !
Erza Pound
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Rien ne m’attache à mes contemporains
- Le 05/07/2020
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Je déteste cette idée de devoir mourir comme tout le monde alors que rien ne m’attache à mes contemporains, ni mes os, ni ma peau, ni mon cœur ou mon âme.
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Comme l'espérance est violente
- Le 17/04/2020
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Comme la vie est lente et comme l'espérance est violente.
Guillaume Apollinaire
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Rupture
- Le 31/01/2020
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Certains s’intéressent aux personnages emblématiques des périodes de rupture, moi c’est la rupture chez les personnages qui me fascine, ce qui est étrange, sinon étranger, chez eux, les hommes « entre deux fleuves, entre deux rives » comme disait Chateaubriand.
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Les faims insatiables
- Le 05/07/2019
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Je n'aime rien tant que l'impatience des faims insatiables : celles de la jeunesse, de l'aventure et de la joie !
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Se nourrir d'une ardeur déchirante
- Le 25/04/2019
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Il faut toujours une grâce à la souffrance. Se nourrir d'une ardeur déchirante est l’une de ces bénédictions!
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Je rêve d'escales
- Le 07/03/2019
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Je rêve d'escales dans des ports mythiques, avec leurs rades, leurs quais bruyants de bars de marins, leurs navires au mouillage baigné dans l'odeur de fioul lourd et de poisson. J’entends la musique envoûtante de l’aventure romantique des fortunes de mer aux milles parfums du monde.
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A tous vents
- Le 22/01/2019
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Rien ne me hante plus que les vents marins ; leur promesse d'aventure.
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L’alliance des mâts qui défie les tempêtes
- Le 30/11/2018
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Plus tard, je vous parlerai des paysages irréfutables de l’alliance des mâts qui défie les tempêtes et de cette légèreté si spéciale des matins de pleine mer, lorsque la peau hésite...
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Il en restera toujours quelque chose
- Le 25/10/2018
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Il n'y a pas de grand voyage sans péché.
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Banquette 612
- Le 04/10/2018
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Ai croisé un jeune d'aujourd'hui : dépeigné de plusieurs jours, avachi des paupières, les chairs déjà molles, sérieux, le nez mal planté, le menton fuyait là où le sourcil avançait planté sur une arcade sombre. Large bouche, dents espacées, lèvres colériques et bleues, aucune harmonie ne venait lier chacun des traits. Un pilier du genre ! Enfoncé dans une nonchalante affligeante, il ne faisait manifestement aucun effort pour tenir une posture. Ses formes épousaient exactement l'air du temps et le fauteuil pullman 612 du navire de traversée vers la Corse. Il dévisageait chaque passager, essayant de trouver chez eux quelques points communs qui pourraient l'ancrer dans l'espèce humaine. Las, il s'exhiba avec un magazine faisant l’apologie du spécisme.
Je glissais ma main dans mon vieux sac bergam, pris un papier bristol et rapidement je griffonnais " On ne tombera qu'après avoir osé de grandes choses". En toute discrétion, je fis pousser la missive vers le passager 612, par le biais d’un personnel de salle. A la lecture de l‘aphorisme de Sénèque, le jeune balaya la salle, l’œil enfiévré. Il s’était relevé, le torse bombé, le menton fièrement dressé, la mâchoire serrée. Je venais de lui offrir quelques promesses viriles de cicatrices d’homme. Je pris une rasade de rhum de ma fiole et me tournais vers le grand espace marin.
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Croire de nouveau qu’il y a encore quelques rêves à réaliser
- Le 05/05/2018
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M’absoudre dans la beauté crissante du grand lac gelé, aux figures fractales, aux arêtes vives heurtées. Me noyer dans l’ivresse ruisselante de la pluie d’hiver. Courir jusqu'à m'en glacer les poumons, la chair transpercée d’aiguilles de verre que le vent me lance. M’égarer dans la brume gardienne du fracas sourd des coups de tonnerre. Faire lieu d’une cabane, de la contraction d’un moment abandonné de la modernité. Rester loin des carnages, du suicide précipité de l’occident, ce souverain défunt d'une promesse non tenue. Ressurgir de l’exil au printemps. Reprendre à la patère, la veste rugueuse, vieil étendard fidèle de l’aventure. Croire de nouveau qu’il y a encore quelques rêves à réaliser pour les assoiffés de bleus, pour les yeux perdus.
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L'aventure n'a rien à voir avec la jeunesse
- Le 21/04/2018
- Dans Pneumatiques
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L'aventure sourit rarement au jeune âge, c'est son châtiment.
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Ce sang qui rampe dans leurs veines
- Le 06/01/2018
- Dans Joyeuse sédition selon Matthieu
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Matthieu regardait se dérouler le générique d’une série film-documentaire. Un autoportrait de la société en plusieurs épisodes. Quelques bouts de chaos d’une génération, sa distance glaçante, son rejet de la société qu’elle souhaite voir disparaitre sans jamais oser aller jusqu'à une fin forcément tragique. Il retrouvait fidèlement ces personnages au bas de chez lui - grands bourgeois, fils des cités - tous révoltés, mal à l’aise dans les codes inconfortables d’antihéros faibles et geignards immergés jusqu’au cou dans une société qui courbe l’échine. Aucun citoyen n’est sympathique, ils sont tous d’une fantastique humanité contemporaine. La vraie vie des derniers européens, sans anecdote qui distrait, sans suspense. Ils sont là, agglutinés dans un habitat bon marché, vite construit de Patras à Malmö, en passant par Scampia ou Montfermeil, pour accueillir des migrants qui attendent là des heures entières. Plantés. Poussant sur le terreau d'une société sans idéal, corrompue, désabusée. Les clans sont désintégrés, les familles exsangues, les personnages principaux de cette réalité sont maltraités. Ils sont l’exacte représentation d'individus qui ne sont jamais maîtres de leur destin.
Tous ces hommes inachevés, proies faciles, avec leur sang même qui rampe dans leurs veines, Matthieu ne les supportait plus. Ou plus exactement, il ne supportait plus leur abandon, leur désertion. Il avait envie d'introduire de périlleuses figures romanesques dans leurs globules, une volonté de confrontation aventureuse en injection musculaire, et de leur souffler comme un vent de charge de barbares en guise d’oxygène. Qu’ils regardent enfin vers le haut, qu’ils portent fier et cessent de se retrancher derrière leurs fausses vicissitudes de vie soumise. Qu’ils se reconsolident dans leur sobriété redoutable après le déchirement de leurs cuirasses sous les attaques de la rouille corrosive du continuum d’adéquation à l’air du temps. Il n’y aura pas de grande aube sans reconquête de soi, dans le détail de la maille des valeurs.
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C'est l'aube qui te sauvera.
- Le 06/07/2017
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Lorsque la lumière s'éteint, il ne reste pas que le noir puisque la lampe est toujours là. Il y a donc les humiliantes espérances en la lumière, en la répétition. Casse la lampe, va chasser, fouille chaque recoin, aide toi des orages, des éclairs. La vie dangereuse est là ! C'est l'aube qui te sauvera.
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Une vie comme un roman
- Le 26/05/2017
- Dans Pneumatiques
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Je veux une vie comme un roman, suspendue au hasard, où je n’ai pas à argumenter.
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Dans le grand jardin
- Le 07/05/2017
- Dans Ligne de faille
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Dans l’antichambre de la vie, le savoir tient salon avec la sagesse et la tolérance dans une longue conversation ennuyeuse. Dans le grand jardin, la passion s’enivre avec l’amitié, le courage et la joie, dans des enfantillages tellement plus amusants.
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L'art de vivre
- Le 21/03/2017
- Dans Bibliothèque de combat
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Quelques signes d’un art de vivre sont ma justification de l’aristocratie.
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L'attente
- Le 13/07/2016
- Dans Pneumatiques
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L'attente, comme un tableau de John Register, où un homme, le front collé sur la vitre de la terrasse du port, voit venir le navire qui l'emportera bientôt avec les figures enfiévrées de ses rêves : l'aventure, l'inconnu...
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La modernité y coulait son râle
- Le 07/06/2016
- Dans Joyeuse sédition selon Matthieu
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Il avait un regard étrange, taché de guerres avec un sourcil comme une plume qui gardait la trace d’une ancienne douceur dont il ne détenait plus aucune preuve. Une cicatrice abimait sa joue. Il avait le parfum des cigarettes, des décisions rapides et la persistance de [la forêt], comme un leitmotiv d’aventure. Derrière la vitre, derrière le filtre opaque de la pluie, il avait senti assez de forêts pour briser une tempête. Il avait attendu là, dans le silence du café qui passe lentement. Les fumerolles de la tasse, la lueur d’un soleil ocre de fin de journée, semblaient uniquement là pour adoucir l’agressivité toute militaire de son arrogante virilité. Il était resté ainsi jusqu’au cri du milan, vers 17h.
Dans une économie de paroles et de gestes, encombré d’une sorte de solitude un peu fatiguée - celle des moines, des taulards et des soldats en embuscade - il quitta la salle qui sentait la cantine chronométrée des lycées militaires. Il dit au revoir au patron du bar, comme ça, comme un adieu. Il disait toujours au revoir de cette manière polie, distante. A tout prendre cela ressemblait à de la gentillesse pour qui n’y prêtait pas attention. Une fille lui lança un regard effronté qui se voulait une invitation au voyage. « Ongles noirs et cheveu gras, la voilà la bohème », pensa-t-il. Dehors il se mit droit, face au vent, comme sous le feu, sanglé de courage, les pensées striées de blessures.
Il s’enfonça sur une piste embrumée qui suivait le torrent glacial, la modernité y coulait son râle, lui son espérance de renaissance.
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Vouloir la pleine mer et vivre dans les brisants…
- Le 08/05/2016
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Vouloir la pleine mer et vivre dans les brisants…
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J’apprends la vie
- Le 30/04/2016
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J’apprends la valeur du travail auprès d’hommes qui allumaient leurs cigarettes avec des chalumeaux, qui brisaient la caillasse…
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La vie a cessé d’être un saut périlleux.
- Le 13/03/2016
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La vie a cessé d’être un saut périlleux. On ne fait plus que des sauts de poux ; et je crois qu’il faut épouiller le monde pour lui donner fière allure et avoir un tête à tête avec lui.
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Sécession pour l'exemple
- Le 29/02/2016
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Je suis las de vivre dans un pays sans aristocratie.
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20XVI : l’heure des destructions profitables.
- Le 22/01/2016
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2016. Apprendre l’allemand ; apprendre à danser, parce que ça me rend heureux ; continuer à faire le tour de soi-même. Tout explorer, tout vivre, tout perdre aussi. XVI. La maison-Dieu, l’heure des destructions profitables. Faire peau-neuve. Épurer le superflu, tailler à la hache ce qui est inutile à la poursuite de l’aventure. Se confectionner un kit de survie et s’enfuir se réfugier dans l’ombre, là où tout est permis et où le silence règne. La maison-Dieu précède l’étoile : des foudres divines naitront les prémices de l’Illumination. Être prêt.
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J’emprunte le rythme du froid
- Le 24/11/2015
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J’emprunte le rythme du froid : feu, nuit d’automne. Cette atmosphère de blues propice aux raids sur les eaux douces amères des beautés que l'on réprouve : la langueur, la mélancolie, la démence.
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Certitude du bivouac
- Le 04/11/2015
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L’aube se traîne dans un café noir et la rêverie, sous une brume légère de cinq heures du matin découvrant en clair-obscur la clairière du bivouac. J’avoue un goût étrange pour ce moment qui, comme aucun autre, parle de solitude et de certitude en même temps.
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Maintenant, j'ai une hache !
- Le 30/10/2015
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Le monde n'est que murs. Pour seule issue : la hache.
Marina Tsvétaïéva
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Ils arrivent, lui part !
- Le 04/10/2015
- Dans Joyeuse sédition selon Matthieu
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Train, place fenêtre, la pluie remonte la vitre entrouverte. Il sent le vent froid. La vitesse floute le paysage proche et le transforme en code barre horizontal que la distance finie par engloutir. Les dernières lumières rasantes découpent l’air en d’étranges jeux d’ombres névrotiques. On rentre dans le tunnel. Bruit plus sourd, odeurs fades. Les oreilles se bouchent. Les secousses s’amplifient, se durcissent, les lumières s’éteignent. Les os grincent. Le cœur se crispe. Bruit de freins rouillés. Des cris ouatés mélangés aux crissements des ongles sur les tissus des fauteuils de première classe. Impossible à transcrire, un peu comme une angoisse glacée, élégante et étouffée. Le long glissement sur les rails qui vient courtiser l’imminence du danger. Les yeux perplexes des voyageurs. Les visages bleus qui se renvoient des regards déjà submergés.
Un brasero rouge grandiloquent joue le rôle vulgaire de la lueur au bout du tunnel. Les odeurs et le vent et la nuit reprennent le rail cadencé. Lui retourne à l'inventaire encombré de ses balafres, imbibé de noir. Il se déleste de ses derniers souvenirs dans le reflet rapide d’une flaque bleue, profonde et mélodique.
Une voix grésille pour annoncer l’imminence du terminus et de ne rien oublier dans le compartiment. Les hommes remontent leurs ceintures, les femmes tirent sur leurs bas. Contrôle fébrile des poches, des sacs, des valises, des vestes, des manteaux, des peurs, des messages qui ordonnent déjà.
Il se lève, laisse tout derrière lui. Il n'a aucun rendez-vous.
Ils arrivent, lui part !
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Finistère, 17h00, bar des Brisants
- Le 24/09/2015
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Finistère, 17h00, la marée étale est dérangée par le vol bruyant de quelques mouettes. Les nuages sont taillés droits et bas, comme une peinture de Maynard Dixon. C'est un temps à s'enfermer dans un bar avec des rêves de nouveau monde. Le bar des Brisants est un havre de marins capables de tenir un verre, l’ennui des escales, un coup de poing, sans broncher. J’avais justement besoin de liqueurs troubles, d’hommes perdus, de tension pour tailler mes espoirs à la dimension des rafiots rongés par le sel et les voyages.
À la fin du jour, quand la chaleur du soleil sera définitivement apaisée, alors je descendrai au bord de mer prendre la température de l'aventure.
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Moines-soldats, beatniks céliniens et dandies grandioses
- Le 04/09/2015
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J'ai un penchant irraisonné pour les héros picaresques qu'ils soient moines-soldats, beatniks céliniens ou dandies grandioses du bout du monde. J'aime leur absence de vanité dans la révolte, leur propension à faire coexister le fabuleux de chaque époque, leur art de vivre détaché des pesanteurs. J’admire que ces amants brûlés aux fièvres d’un amour unique, soient également ceux qui versent toujours joyeusement leur sang avec l’abandon des hommes incurables.
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Le dernier exemplaire d'une dynastie qui croyait en la générosité !
- Le 30/08/2015
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Peut-être suis-je le dernier exemplaire d'une dynastie complètement éteinte qui croyait en la générosité ! ... en l'héroïsme !
Hugo Pratt, Corto Maltese
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Du noir, on sait peu de choses.
- Le 18/08/2015
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Du noir on sait peu de choses : le probable de l’aube, l’extrême, le lointain, le rêve, l’âme. J'ai pourtant placé l'ultime espérance sous le signe du beau drapeau noir.
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Un soir à accoster
- Le 11/08/2015
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Un soir aux gabardines gonflées, aux bourrasques salées
Un soir au ciel impatient, à réclamer un orage
Un soir de jonque et de saké
Un soir à accoster
Un soir à faire sauter la banque ou à prendre le pouvoir
Un soir brûlant, aux lueurs des lampes tempêtes
Un soir de la belle époque qui n'était belle que parce qu'elle était d'époque
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Je suis un journalier polymorphe plein de frasques
- Le 06/07/2015
- Dans Pneumatiques
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Sillonner l’Andalousie sur une vieille Norton en écoutant Seasons de Chris Cornell, y traîner quelques complices - un vieux Rhum et un carnet de moleskine – et me concentrer sur la fouille minutieuse de la condition d’un homme.
Je veux prendre le temps nécessaire pour faire éclater en moi cette délicieuse vérité que l’amour d’une femme vertigineuse, les amitiés viriles et les valeurs incertaines sont l’épaisseur irrégulière des plus belles représentations de chaque jour compté un par un, minute par minute. Je veux être en mesure de prouver que le scénario incompréhensible d’une journée au regard intrigant, s’oppose point pour point à la machination figée, convenue et répétée du quotidien. L’expression « jour après jour » devrait être une exclamation de joie qui montre la déferlante des vagues. Le flux et le reflux qui cachent les tempêtes, la mer étale, les ports, les orages, les quarts, les grands-voiles, le Cap Horn.
Mettre plusieurs vies dans une journée, voilà la trouvaille d’une vie phénoménale.
Dans un bar perdu dans les badlands de Tabernas, le patron a mis d’horribles serpentins à mouches, ces petites bêtes noires à la vacuité éphémère qui s’ennuient au quotidien et se prennent dans la glue.
Je commande un Rhum arrangé, quelques piments.
J’aime les déserts pour crier ma soif débordante.