Epouse là et meurs pour elle
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L'odeur d'un café au Lutetia Hôtel.
- Le 12/08/2020
- Dans Pneumatiques
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Ma France personnelle a des frontières intimes que j’explore encore. C’est un univers baroque fait d’accommodations égoïstes. J’y vois de multiples lieux dont l'existence même reste incertaine en dehors de mon imagination. Y soufflent des odeurs dont je suis persuadé que quelques-unes d’entre elles proviennent de mes voyages. Les personnes que j’y croise sortent quelques fois de lectures hallucinogènes. Assez étrangement une odeur peut convoler avec un lieu et donner naissance au souvenir d’une personne… Pour preuve, l’odeur du café qui me fait penser à de longues conversations en terrasse d'un bar à Rennes, où la ville est une mélancolie de pierre… et encore l’hôtel Lutetia et son odeur de parfum Eternity pour femme : les perceptions mêlées des femmes sont toujours délicieuses.
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C'est dans les vieux spleens qu'on taille les plus beaux étendards !
- Le 12/06/2020
- Dans Pneumatiques
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T’en souviens-tu ? …nous déjeunions de combats et dînions de serments, comme autant de soufflets gantés que nous jetions à la face de notre époque corsetée. Fiers, ivres et arrogants, nous voulions brûler les palais et appelions à des bastides ensoleillées à la sobre beauté cistercienne dont nous portions toute la démesure. Nous avions l’inlassable espérance d’y perdre notre virginité dans la chevelure d’une femme ardente, de l’épouser et édifier notre clan. Nous étions habités d’une violence de briseur de grève et tenaces comme la nacre baroque des ormeaux.
Nous avons aujourd’hui notre absolu de l’amour, notre certitude du clan. Pourtant nous voilà toujours exilés dans le labyrinthe mouvant qui mène vers notre Ithaque, à devoir lutter sans cesse contre des sirènes inutiles et des cyclopes entêtés, à contempler le spectacle fascinant du carnage de la décadence… inadmissible et vertigineux gâchis… décombres amoncelés… impitoyable, sombre et redoutable démission de l’homme civilisé …
Acculés, agités des derniers soubresauts de l’instinct sauvage. Le muscle prêt à foudroyer le Moloch aux chaires molles. Nous nous rangeons encore derrière la bannière implacablement dressée, celle de l’idéal de notre jeunesse ébouriffée confluant avec notre force mature, pour ne pas laisser nos enfants hantés par une cruelle Némésis.
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Epouse là et meurs pour elle !
- Le 21/02/2019
- Dans Joyeuse sédition selon Matthieu
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Elle pianotait quelques notes sur le piano, dansait seule dans le salon, les yeux fermés, et Matthieu était jaloux de la musique et du soleil qui venaient caresser tout son corps. A son tour il fermait les yeux et enfermait l'ombre fugitive et gracieuse dans sa mémoire... Peut-on dire d’une femme qu’elle est exagérément belle, comme un paysage ou plus rarement une note ?
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Nous sommes les fauves escortant les vents violents
- Le 21/07/2018
- Dans Ligne de faille
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Notre multitude n'est encombrée de rien ! Elle se prépare au pire. Elle avance, la faim au ventre... une faim d'aventure, de révolte, de grondement. Nous sommes les fauves maigres escortant les vents violents.
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Il plane une odeur de cendre
- Le 05/07/2018
- Dans Ligne de faille
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Quitte à avoir des adversaires, je les préfère exagérément forts. C’est toujours beaucoup plus intéressant quand on exagère. Le courage doit être le même des deux côtés de l’orage. Ce n’est plus le cas. De l’autre côté, le monde s’ennuie, vacille et se réduit. Ils viennent à tout détruire à mesure qu’ils avancent dans leur détestation d’eux-mêmes. Alors, débout sur l’édifice merveilleux de la barricade, je mesure, sans indulgence, l’extrême misère de l’homme et de sa femme anéantie. Il plane une odeur de cendre. Et je méprise cet instant subtil et éphémère, lorsque le monde bascule, lorsque l’homme ressemble monstrueusement à l’homme.
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Difficile de dénoncer le vice
- Le 19/05/2018
- Dans Ligne de faille
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Difficile de dénoncer le vice après avoir déconstruit toutes les valeurs.
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L'aventure n'a rien à voir avec la jeunesse
- Le 21/04/2018
- Dans Pneumatiques
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L'aventure sourit rarement au jeune âge, c'est son châtiment.
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Elégance & violence 2018
- Le 31/12/2017
- Dans Ligne de faille
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Entame d’un nouveau quart, dans la fraternité des ruines, à la recherche d’un certain espoir avec son quelque chose de buté et de grand soir. Avec nos meilleurs voeux 2018 !
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Accès réservé
- Le 08/03/2017
- Dans Pneumatiques
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Certaines femmes sont éternelles comme d’autres sont de mars, de lundi ou de 17 heures. Celles de 17 heures sont dans la rue, au perron des hôtels qui louent une chambre pour une heure. Celles de lundi sont celles en tailleur dans l’ouverture de la porte de l’ascenseur. Celles de mars indiquent le printemps de la sève brute. Il n’existe que peu de femmes éternelles, elles sont pourtant les seules nécessaires pour rester humain, c'est-à-dire supérieur.
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Cette petite dictature moderne du célibat
- Le 12/10/2016
- Dans Coupure de presse
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J’exècre cette petite dictature du célibat qui monte en puissance, avec tous ces individus languissants qui se transforment doucement en monstres : vieux beaux en trottinette, citadines attifées chez Costes, voyeurs asexués tétanisés sur leur reflet dans les vitrines. Tous enivrés par les fragrances interlopes qui s’échappent des échantillons de parfum des magazines « faits pour les femmes, lus par les hommes ». Et leur haine injurieuse et salissante qu’ils déversent, par tweet, par post, par article, par opus sur cette métaphysique qui leur échappe : l’amour exclusif, abouti. Vous les avez lues ces commères avant-gardistes, avec leurs ricanements pavloviens, bave aux commissures, yeux serrés sur leur constipation autour de leur sexualité différente. Vous les avez entendus en prime time dans les émissions grand public, ces vieux célibataires aux cheveux collés sur un crâne matznevien, avec leur voix précieuse saupoudrée de peur, leur entre-regard par en-dessous plissé sur leurs yeux de mauvaise vie.
Et les voilà qui colportent, de leur voix aigre douce, l’idée du couple ramené à des gosses sales, un caniche nain, un baise mensuelle, la vaisselle et le camping-car.
Les voilà main dans la main, bile contre bile, ces imbéciles qui vont chercher une virilité ambiguë dans le pissons ensemble et les lectures mal assimilées, avec ces harpies à la peau retendues de vielles momies à l’odeur rance, au ventre stérile.
Et cette engeance de mégères et de vieux atrabilaires, toute pétrie de complexes et de ressentiment, de n’avoir pu se hausser plus haut que le caniche de leur propre enfance, lève le poing dans le tremblement sonore de leurs mains d’osselets en criant : « vengeance, vous paierez votre joie enivrante, nous la plongerons dans notre puanteur de ratés ».
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Les femmes corses sont de nature hostile. Elles sont fatales, injustes et parfaites.
- Le 03/08/2015
- Dans Pneumatiques
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Les femmes corses sont de nature hostile et vivent encore vigoureusement en affichant leur évidence de plénitude avec simplicité et sans aucune indulgence facile pour les abstractions contemporaines dont elles rejettent la torpide misère. Elles ont depuis longtemps fusillé la légende de la femme mièvre et avancent sans se résigner, sans chanceler, sans décliner. Elles savent leur cycle éternel, n’ouvrent leurs bras bronzés que pour un homme viril avec qui elles partagent la parenthèse tactique de l’enfantement, comme un don ancestral. Les femmes corses ont la beauté instinctive des méditerranéennes, des louves dont le sang est resté fier. Elles savent que les lois de la nature sont beaucoup plus aimables que les lois humaines car elles sont fatales, injustes et parfaites.
C’est en Corse que l’on comprend que la France n’est plus latine au delà des dernières plantations d’oliviers et des derniers pieds de vignes.