Ville
-
Paris terrasse
- Le 16/07/2020
- Dans Pneumatiques
- 0 commentaire
A table, ils parlent sérieusement de la guerre, du climat, de l'économie, de la pandémie, prenant des airs entendus, inconscient de l’étendue de leur ignorance qui les livre à un destin qu’ils ne maîtrisent plus.
-
Ce sang qui rampe dans leurs veines
- Le 06/01/2018
- Dans Joyeuse sédition selon Matthieu
- 2 commentaires
Matthieu regardait se dérouler le générique d’une série film-documentaire. Un autoportrait de la société en plusieurs épisodes. Quelques bouts de chaos d’une génération, sa distance glaçante, son rejet de la société qu’elle souhaite voir disparaitre sans jamais oser aller jusqu'à une fin forcément tragique. Il retrouvait fidèlement ces personnages au bas de chez lui - grands bourgeois, fils des cités - tous révoltés, mal à l’aise dans les codes inconfortables d’antihéros faibles et geignards immergés jusqu’au cou dans une société qui courbe l’échine. Aucun citoyen n’est sympathique, ils sont tous d’une fantastique humanité contemporaine. La vraie vie des derniers européens, sans anecdote qui distrait, sans suspense. Ils sont là, agglutinés dans un habitat bon marché, vite construit de Patras à Malmö, en passant par Scampia ou Montfermeil, pour accueillir des migrants qui attendent là des heures entières. Plantés. Poussant sur le terreau d'une société sans idéal, corrompue, désabusée. Les clans sont désintégrés, les familles exsangues, les personnages principaux de cette réalité sont maltraités. Ils sont l’exacte représentation d'individus qui ne sont jamais maîtres de leur destin.
Tous ces hommes inachevés, proies faciles, avec leur sang même qui rampe dans leurs veines, Matthieu ne les supportait plus. Ou plus exactement, il ne supportait plus leur abandon, leur désertion. Il avait envie d'introduire de périlleuses figures romanesques dans leurs globules, une volonté de confrontation aventureuse en injection musculaire, et de leur souffler comme un vent de charge de barbares en guise d’oxygène. Qu’ils regardent enfin vers le haut, qu’ils portent fier et cessent de se retrancher derrière leurs fausses vicissitudes de vie soumise. Qu’ils se reconsolident dans leur sobriété redoutable après le déchirement de leurs cuirasses sous les attaques de la rouille corrosive du continuum d’adéquation à l’air du temps. Il n’y aura pas de grande aube sans reconquête de soi, dans le détail de la maille des valeurs.
-
Absolutely polemic !
- Le 30/10/2017
- Dans Affiche
- 0 commentaire
Vivre à feux incandescent, faire sauter le couvercle !
-
Epouser une grande cause
- Le 01/10/2017
- Dans Ligne de faille
- 2 commentaires
S’il m’arrive parfois d’aimer le corps de certaines villes, leur âme, elle, me répugne toujours. Il faut savoir trousser un compliment comme on le fait d’une jupe, sans se perdre, pour ensuite épouser une grande cause.
-
Terminal
- Le 04/03/2017
- 1 commentaire
Mon cher ami, la solitude des grandes villes aux dernières heures de la nuit est si régulière qu'on la croirait préméditée.
Frédéric. Berthet
-
J’ai toujours au moins un jour de colère lorsque je retrouve la ville
- Le 08/09/2015
- Dans Pneumatiques
- 1 commentaire
Le monstrueux paysage des villes : répétitif, vain, artificiel, domestiqué. Et ces imbéciles qui s'emerveillent de l'alignement des marronniers sur le bord des grands boulevards goudronnés, comme autant de concessions forcées à la nature. Et cette légère envie de pleuvoir qui accompagne mes pas dans cette mascarade moderne, semble souligner toute la grise tristesse urbaine. Ça doit être difficile la poésie chez les citadins. Comme évoquer l'amour alors que le feu lui-même n'a pas encore été découvert.
-
Il prit la mer, symboliquement...
- Le 01/10/2014
- Dans Joyeuse sédition selon Matthieu
- 0 commentaire
Un homme, très siècle légendaire, exige doucement de son piano quelques notes virtuoses et désabusées pour accompagner son exil. Il joue tout aussi bien la partition du dandy hautain et élégant, insolent et distingué, relevé d'une fermeté étrangement inattendue car sauvage... réflexe de race dit-il comme une excuse toujours mal comprise. Il a ajouté l'arrogance, il y a peu, pour prolonger le noir. Se devine quelque chose d'inné dans cette faculté à s'exagérer sans se défaire d'une légèreté de duelliste. Il parcourt le grand salon des yeux, s'arrête sur l'énorme cheminée aux lignes cisterciennes, cache à demi un sourire. Passé aux tamis de la morale contemporaine, peu de ses traits de caractère survivent aux accusations de la bien-pensance... accusé de s'être délibérément placé à rebours de son époque, sur les hauteurs, de s'être rendu inaccessible aux autres.
"Anachronisme aristocratique" avait conclu le jugement. L'affaire était entendue comme double accusation, celle d'être obsolète en plus d'être un parasite resté contagieux. Il est vrai qu'il s'est exposé à tous les derniers excès de son siècle... aventures, mauvais sujets, engagements irrévocables... esprit aiguisé de toutes les pierres, frotté de toutes les étoffes... sang, coups, œuvre, désordre... trafiquant clairvoyant, péripéties douteuses de mandarin... aussi le cynisme, celui né d'avoir trempé son imagination dans la réalité. Ils voulurent lui faire porter une croix cousue sur ses vêtements... un bannissement. Il refusa : une faute esthétique plus qu'éthique lança-t-il au Comité de Vigilance.
Il prit le parti de l'exil, loin des villes fumantes, non pas en paria, mais en homme libre ayant le dégout de cette cité et de ses censeurs moralistes. L'homme bénéficie d'atouts enviables : la nature le reconnait d'entre les siens ! Il prit la mer, symboliquement… pour se purifier.
-
Le choc métallique du naufrage
- Le 30/05/2014
- Dans Ligne de faille
- 0 commentaire
La ville restera un combat au couteau dans le noir secret d’une rue aux volets clos. Le choc métallique du naufrage de la déchéance contre la solitude. Des mots qui se heurtent et finissent lacérés. L’apprentissage de la vie, le premier sang, et peut-être un souffle qui s’échappe sans témoin.
-
Hâtivement, fuir la ville !
- Le 25/03/2014
- Dans Pneumatiques
- 0 commentaire
Hâtivement, fuir la ville ! On se trompe toujours lorsqu’on croit pouvoir se déplier hors de la forêt, loin des embruns
-
Une lame pour les infâmes
- Le 16/03/2014
- Dans Pneumatiques
- 0 commentaire
Une phrase a souvent valeur d’un livre par ce qu’elle contient de puissance.
-
La ville
- Le 30/11/2013
- Dans Ligne de faille
- 0 commentaire
Dans le fond des villes, l’image de la mer et de la forêt me poursuivent. L’inverse n’est pas vrai. Ainsi il est faux de dire que l’homme est moderne et urbain. Je suis primitif, malpoli et franc !
-
Le temps urbain
- Le 14/08/2012
- Dans Ligne de faille
- 0 commentaire
Il faut s’extraire des rythmes qui conduisent à l’aménagement d’un temps urbain, d’un temps mécanique, au détriment de tous les autres temps.
-
L'ombre de la ville
- Le 23/03/2012
- Dans Ligne de faille
- 1 commentaire
Le bourgeois porte comme des rides la tristesse des villes de province vers 17h00, sagement habillé de son époque grise, costume fade et mal taillé. Petit être étriqué aux poches salies et collantes de cet obscène et perpétuel mouvement caché de décompte des pièces perdues au plus profond des plis de sa bourse. Affichant de détestables cravates criardes pour tenter d’accrocher, vers le haut, les regards accusateurs qu’il surprend, bienheureux finalement d’être aperçu, fusse dans sa pénombre. Abject personnage ne songeant qu’à sa maîtresse déclassée et son loto formant la part unique de ses songes.
-
Charité
- Le 23/03/2012
- Dans Ligne de faille
- 2 commentaires
La charité chrétienne était si liée avec la pauvreté que la société idolâtre l’a également marquée du sceau de la honte.
-
Honte et pauvreté :l’union maudite célébrée sur l’autel du matérialisme.
- Le 23/03/2012
- Dans Pneumatiques
- 0 commentaire
Cette pauvreté qui rend transparent, invisible à force de sentiment de culpabilité donnant ce besoin de disparaitre, de se fondre dans un destin que l’on nomme ainsi pour mieux être absorbé par sa fatalité. Ne pas attirer l’attention, être l’eau quand il pleut, statue quand il gèle, s’exclure du monde et des saisons. Se définir au minimum de l’être, au plus bas, au plus petit et glisser dans la misère, linceul d’invisibilité.
-
Villes maudites
- Le 26/06/2011
- Dans Citations
- 0 commentaire
Car les grandes villes, Seigneur, sont maudites ; la panique des incendies couve dans leur sein et elles n’ont pas de pardon à attendre et leur temps leur est compté.
Rainer Maria Rilke