Pneumatiques
Quelque chose de léger, un surgissement, une fulgurance.
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Les aubes glorieuses
- Le 15/06/2022
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A vingt ans on rêve d’aubes glorieuses, de rades sordides, d’amitiés sincères, de coups de feu, de poing, de tabac. Plus tard, on rêve d’aventure, la maladresse de la jeunesse en moins, l’épaisseur d’une vie d’adulte en plus
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Vénérer les héros sans s’attarder sur leur souffrance !
- Le 09/10/2021
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Hemingway disait que le courage, c'est de l'élégance sous la pression.
- Le 29/08/2021
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La politique ne peut-être que détestation
- Le 27/03/2021
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La démocratie se méfie des femmes, le totalitarisme des hommes, la théocratie des âmes.
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Toute une vie
- Le 15/03/2021
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J’ai l’esprit du chrétien et le comportement du barbare, et c’est l’ambition d’une vie que de réduire l’écart.
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S'écrire !
- Le 10/02/2021
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Je crois sincèrement qu’on ne peut pas connaitre un homme sans l'avoir lu et moins encore se connaître sans s’être écrit.
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Résignation joyeuse
- Le 04/02/2021
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Très tôt j'ai décidé de m’abandonner à vivre dans une sorte de résignation joyeuse. J'ai le goût de l'honneur, de l'amour et de la vie, comme d’autres aiment la boue et les peep-show et la mélancolie.
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Je n’ai pas de Panthéon
- Le 08/01/2021
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Je n’ai pas de Panthéon, même littéraire, chez moi, tout s’organise en circonstances. Je lis Maïakovski quand je bois de la vodka, d’Aurevilly quand j’ai besoin d’éclat baroque, Huguenin pour un retour à une certaine naïveté de bord de mer, Nimier pour l’insolence hussarde, Apollinaire quand le monde me fatigue.
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La vie mêlée de mort
- Le 06/01/2021
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La vie mêlée de mort, voilà toute l’humanité engagée, aboutie, intérieure, du militaire, conscient du tragique intranquille de sa condition dans un temps où l’idée de l’homme plonge dans le néant qu’il cherche à combler de petits plaisirs mesquins, d’idoles improbables et d’idées toutes faites.
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L'odeur d'un café au Lutetia Hôtel.
- Le 12/08/2020
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Ma France personnelle a des frontières intimes que j’explore encore. C’est un univers baroque fait d’accommodations égoïstes. J’y vois de multiples lieux dont l'existence même reste incertaine en dehors de mon imagination. Y soufflent des odeurs dont je suis persuadé que quelques-unes d’entre elles proviennent de mes voyages. Les personnes que j’y croise sortent quelques fois de lectures hallucinogènes. Assez étrangement une odeur peut convoler avec un lieu et donner naissance au souvenir d’une personne… Pour preuve, l’odeur du café qui me fait penser à de longues conversations en terrasse d'un bar à Rennes, où la ville est une mélancolie de pierre… et encore l’hôtel Lutetia et son odeur de parfum Eternity pour femme : les perceptions mêlées des femmes sont toujours délicieuses.
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Certains paysages sont des états d’âme.
- Le 08/08/2020
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C'est l’été, c'est le soir. Des nuages effilochés comme des gazes légères filtrent déjà l’azur. Je suis là, énervé des senteurs du maquis du cap corse… encore rouillé de l’hiver et empuanti de la ville… attendant la caresse purificatrice du Libeccio. C’est exactement la couleur sensible et pure du silence qui se peint ici, dans les tons éclatants d’une peinture épaisse de Nicolas de Staël, sans l’ombre d’un être vivant. La terre a passé, en strates successives de grands traits verts stridents aux plus sombres. Le ciel, dans une déchirure vermillon, fait surgir la mer dans l'événement du bleu. Certains paysages sont des états d’âme.
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Paris terrasse
- Le 16/07/2020
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A table, ils parlent sérieusement de la guerre, du climat, de l'économie, de la pandémie, prenant des airs entendus, inconscient de l’étendue de leur ignorance qui les livre à un destin qu’ils ne maîtrisent plus.
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Vendetta
- Le 18/06/2020
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Le stylet Corse de la vendetta a l’honneur de l’épée du duel.
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C'est dans les vieux spleens qu'on taille les plus beaux étendards !
- Le 12/06/2020
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T’en souviens-tu ? …nous déjeunions de combats et dînions de serments, comme autant de soufflets gantés que nous jetions à la face de notre époque corsetée. Fiers, ivres et arrogants, nous voulions brûler les palais et appelions à des bastides ensoleillées à la sobre beauté cistercienne dont nous portions toute la démesure. Nous avions l’inlassable espérance d’y perdre notre virginité dans la chevelure d’une femme ardente, de l’épouser et édifier notre clan. Nous étions habités d’une violence de briseur de grève et tenaces comme la nacre baroque des ormeaux.
Nous avons aujourd’hui notre absolu de l’amour, notre certitude du clan. Pourtant nous voilà toujours exilés dans le labyrinthe mouvant qui mène vers notre Ithaque, à devoir lutter sans cesse contre des sirènes inutiles et des cyclopes entêtés, à contempler le spectacle fascinant du carnage de la décadence… inadmissible et vertigineux gâchis… décombres amoncelés… impitoyable, sombre et redoutable démission de l’homme civilisé …
Acculés, agités des derniers soubresauts de l’instinct sauvage. Le muscle prêt à foudroyer le Moloch aux chaires molles. Nous nous rangeons encore derrière la bannière implacablement dressée, celle de l’idéal de notre jeunesse ébouriffée confluant avec notre force mature, pour ne pas laisser nos enfants hantés par une cruelle Némésis.
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La bourgeoisie réussit généralement deux choses ; ses filles et ses gâteaux
- Le 29/05/2020
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Les personnes bien élevées ne parlent pas d'identité, mais de tradition.
- Le 08/05/2020
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La décadence n’est pas une excuse
- Le 26/04/2020
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J’ai envie d’un ristretto sur une piazza d’un village de Toscane, en écoutant le prélude de la première suite pour violoncelle seul de Bach. La décadence n’est pas une excuse.
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La beauté sobre
- Le 26/03/2020
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La vraie beauté est une beauté sobre, expressive, mais réticente ; où le baroque ne se conçoit que précédé de beaucoup d’épure.
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Rupture
- Le 31/01/2020
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Certains s’intéressent aux personnages emblématiques des périodes de rupture, moi c’est la rupture chez les personnages qui me fascine, ce qui est étrange, sinon étranger, chez eux, les hommes « entre deux fleuves, entre deux rives » comme disait Chateaubriand.
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Les hommes imparfaits
- Le 15/01/2020
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Je préfère les hommes imparfaits, pétris de paradoxes, avec leur ivraie et leur grain, au destin de roulette russe, marqués d’une corruption rachetée par la beauté d’un engagement qui les dépasse et armés de la nouvelle foi excessive et pure de tout converti. Je les préfère ainsi, parce que j’en ai rarement rencontré qui fussent foncièrement mauvais, au contraire des grands mystificateurs du bien qui se tiennent en embuscade derrière leurs certitudes, dans un monde ou l’oubli et le pardon sont absents.
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Bonne année sanglante
- Le 01/01/2020
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J’aime les vœux, c’est un curieux moment qui ressemble à celui de l’attente sur le quai d’une gare à réfléchir vers qu’elle destination partir, où les jours à venir nous apparaissent pour ce qu’ils sont : des promesses. C’est aussi cette voix intérieure qui, cherchant à formuler quelques espérances, nous fait nous élever vers de hautes idées d’aventures à mener dans un élan de simple liberté de penser, d’aller et de venir, de faire ou de défaire. J’imagine alors, un ange quelconque, là, au dessus de moi, désigné pour m’écouter, voire me satisfaire d’au moins un vœu. J’ai toujours la tête en l’air aux alentours de janvier ; comme je garde ma porte ouverte selon la recommandation de Saint Paul d’ouvrir sa maison à l’étranger qui passe, parce qu’il se pourrait qu’il soit un ange. Les vœux, c’est encore l’instant de l’oubli de qui nous sommes ! On se défait de ses défauts, comme on nettoie une maison de sa poussière au printemps. On se dit « ca y est, c’est pour cette année ». J’envisage toutes les bonnes intentions radicales qui viendront pousser celles pour lesquelles je n’ai pas daigné donner suite, parfois. Avec une vraie mauvaise foi qui n’est pas sans me surprendre, moi qui suis a un âge ou on ne se ment plus, j’incrimine l’air du temps, une légitimité qui s’efface, quelque chose de plus grave à faire. Qu’importe : la vertu des vœux n’est pas tant leur réalisation que leur capacité à nous faire rêver de demain.
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Un sou de joie vaut plus que les dessous du bonheur des tristes.
- Le 19/10/2019
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Les faims insatiables
- Le 05/07/2019
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Je n'aime rien tant que l'impatience des faims insatiables : celles de la jeunesse, de l'aventure et de la joie !
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J’en veux à Frédéric Beigbeder d’avoir gaspillé tant de bons titres !
- Le 12/06/2019
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L'égalité trompeuse
- Le 30/05/2019
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Il y a quelque chose de définitivement vil dans celui qui n'admet que des égaux, qui ne recherche pas avec avidité des êtres supérieurs.
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Voilà ce que le monde moderne m'apporte
- Le 11/04/2019
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Je perds une illusion par jour, j'épuise le stock dans la considération de la triste réalité de la modernité, sans lueur spirituelle, jusqu’au plus noir du désespoir. En contrepartie je construis une forteresse dure et blanche de certitudes. Voilà ce que le monde moderne m'apporte, en plus du froid et des imbéciles.
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Je rêve d'escales
- Le 07/03/2019
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Je rêve d'escales dans des ports mythiques, avec leurs rades, leurs quais bruyants de bars de marins, leurs navires au mouillage baigné dans l'odeur de fioul lourd et de poisson. J’entends la musique envoûtante de l’aventure romantique des fortunes de mer aux milles parfums du monde.
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La vérité est un personnage historique fascinant !
- Le 14/02/2019
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A tous vents
- Le 22/01/2019
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Rien ne me hante plus que les vents marins ; leur promesse d'aventure.
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L’alliance des mâts qui défie les tempêtes
- Le 30/11/2018
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Plus tard, je vous parlerai des paysages irréfutables de l’alliance des mâts qui défie les tempêtes et de cette légèreté si spéciale des matins de pleine mer, lorsque la peau hésite...
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Il en restera toujours quelque chose
- Le 25/10/2018
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Il n'y a pas de grand voyage sans péché.
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Le rhum est une excuse !
- Le 04/08/2018
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J'ai perpétuellement dans la gorge, un peu de sel de rade, de gasoil de soute et un fond de rhum.… j'ai toujours dans la tête un rêve de départ.
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Je suis de l'été incertain des déserts arides
- Le 21/06/2018
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Nous ne sommes pas de la même saison. Vous êtes de l’été tempéré ; celui qui se délecte du velouté du soleil qui s'endimanche et des mensonges hallucinogènes de la chaleur réfractée sur le bitume. Je suis de celui, incertain, des déserts arides, qui s'offre au silence dans la contestation radicale de toute forme de tristesse.
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Bel été brutal
- Le 06/06/2018
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Je voudrais qu’il soit perpétuellement midi sous le soleil d’une peinture urgente et violente de Nicolas de Staël !
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Mon époque ne me ressemble pas
- Le 26/05/2018
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Mon époque ne me ressemble pas ! Je veux ne rien lui devoir, ne rien solliciter d’elle et parier contre ses goûts, ses fantasmes. Dans ce temps effrayant où règne, pascalien, le "silence éternel des espaces infinis", l’homme véritable n’a plus sa place.
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La souffrance avec des mots irréprochables
- Le 28/04/2018
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La souffrance avec des mots irréprochables est un luxe de poète, de soldat, de trappiste.
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L'aventure n'a rien à voir avec la jeunesse
- Le 21/04/2018
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L'aventure sourit rarement au jeune âge, c'est son châtiment.
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Rome est assurément une ville faite pour y mourir.
- Le 14/04/2018
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J’oppose la vie entière à la vie tronquée.
- Le 31/03/2018
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Il y aurait une beauté brune et païenne, carnation chaude et érotique d’amante ainsi qu’il y aurait une beauté blonde et chrétienne à la blancheur lumineuse et sphérique, diffusant une ingénue douceur flamboyante. J’ai pour ma part la conscience du sang, l’extase érotique de la procréation, l’éthique de la fidélité, l’esthétique de la complicité d’une femme unique et précieuse. J’oppose la vie entière à la vie tronquée.
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Y a t-il encore des innocents, des purs, à épargner ?
- Le 17/03/2018
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Méfiez-vous du romantique orgueilleux et du nihiliste immature; deux incomplétudes au lexique périmé, sombrant dans la révolte de chroniqueurs, dans la mathématique de la posture. Avoir cru en tout, ne plus croire en rien puisque tout se dérobe dans le renoncement de la perfection, dans l’agonie de la dignité, dans la destitution du primat de l’individu. Méfiez-vous, car dans ce monde plongé dans le désenchantement, secoué d’immenses colères inutiles, il n’y a plus d’innocents, plus de purs à épargner.
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Inexorablement vers la bombe
- Le 23/02/2018
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J’ai une culture intuitive, lentement levée de mes emportements, allant de prétextes en querelles, de musiques intérieures en hurlements, de conversations à l’écriture, de l’action à la chambre monacale …. mon tempérament assure l'unité du tout dans le long cheminement d’une mèche lente allant inexorablement vers la bombe.
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Les plus morts sont de grands vivants
- Le 09/02/2018
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Courtiser la mort, voilà une belle éducation qui se fiche bien de toutes les recommandations de douairière, de tout cet orgueil contemporain étrangement retiré de la vie. Elle a quelque chose d’affranchi qui ressemble, à s'y méprendre, à l’espoir d’un salut, où l’homme sans fard prendrait conscience de lui-même, de ses corps et de ses âmes, dans une continuité grandiose et pudique.
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L'aube... avec des morceaux de chairs.
- Le 03/02/2018
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La nuit, je suis cet ensemble formé par ma solitude et une immensité, ou une profondeur, dans laquelle je tente de discerner mon âme, entre le corps et l’esprit. L’aube arrive toujours, non pas comme une libération, mais comme une vengeance, avec des morceaux de chairs.
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Il reste des anges à tuer
- Le 20/01/2018
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Crépuscule, agitation, soleil noir. Dévotion. Minuit, l’amour s’enfuit. Une heure, l’amour est mort. Deux heures, les fantômes et l’ennui. Trois heures, nulle prière. Quatre heures, l’espoir englouti. Cinq heures, génocide. Cinq heure dix, holocauste. Cinq heures trente, crimes de guerre. Cinq heures quarante-et-une, jugement. Cinq heure quarante-trois, évasion ; Cinq heures quarante-six, arrestation, mort aux flics. Cinq heure quarante-sept, tortures. Cinq heure quarante-huit, blessures. Cinq-heures cinquante : exécution. Cinq heures cinquante-deux : résurrection. Six heures, l’aurore. Sept heures : la foi. Huit heures : la violence. Neuf heures huit : la violence et la foi. Il me tarde d’être à ce soir, il reste des anges à tuer.
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Pourquoi le songe quand on est capable de la réalité ?
- Le 13/11/2017
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Je vous laisse à vos gouffres, à vos os et à vos cauchemars !
- Le 06/11/2017
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J'en ai soupé de l'authentique, de l'écriture équitable produite les doigts crispés sur la minute inédite, l'œil exorbité sur l'instant insane, les babines retroussées sur un cadavre exquis, une souffrance photogénique. Marre de reluquer la pourriture du monde, de trainer tous les regards vers le bas. On amplifie le râle du monde, on y taille des bannières que l’on met devant la troupe docile et enivrée de larmes amères. L’origine de ma rage est là, car j’aspire à affronter plus grand que moi, à me consumer dans les éthers, à voler en éclats. Je veux être moi sans condition et dans une multitude de mondes. Y vivre bruyamment en dansant, en riant, et en vous maudissant. Je vous laisse à vos gouffres, à vos os et à vos cauchemars.
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Les brèves incertitudes douloureuses
- Le 05/10/2017
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Sans se renier et en toute franchise, il faut bien avouer un ou deux moments incertains de sa vie où l’on en veut aux héros de nous rappeler qu’ils ont existé ; et de leur préférer brièvement les martyrs, uniquement parce que la partie douloureuse de leur vie nous les rend plus accessibles immédiatement.
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Guerre voluptueuse
- Le 26/09/2017
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La guerre des sexes est la lutte désespérée de l’homme contre le carnage de la mort : l'homme éphémère aux prises avec la femme éternelle, source de vie.
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Femmes perdues dans l’ivresse des boissons viriles
- Le 09/09/2017
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Il y a aujourd'hui des femmes, arrivistes, fascinées par l'argent, drapées dans le pire costume de l’homme : celui du banquier ou du commis. Elles ont des prénoms de roturières pouilleuses et exotiques. Elles approchent de la quarantaine et n'ont toujours pas trouvé de sens à leur vie et s’épuisent dans une frénésie friquée, compulsive et hystérique. Le cigare cubain et la rolex ne sont pas loin. Elles ont ces voix de fumeuses qu’on prête aux filles perdues, qui chuchotent des sentiments fêlés, englués dans une bestialité trop primitive. L’homme contemporain pensant croiser le chemin de grandes dames carnassières leurs adresse un sourire un peu serré autour d’une crainte instinctive. Dans l’allégresse du soleil et l’ivresse des boissons viriles, elles répondent, la haine retroussée sur des lèvres écarlates, dans un sourire hideux que le temps a gravé comme une punition.
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En ces temps pressés...
- Le 03/09/2017
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En ces temps pressés, je me fabrique de longues heures.
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J'adore la sauvagerie civilisée. J’ai tous les défauts que je cultive.
- Le 21/08/2017
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J’appartiens à une amitié ombrageuse et fière
- Le 14/07/2017
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L’amitié domestique est une incongruité de politicien. L’amitié est souveraine, ombrageuse, fière, virile, sceptique et secrète. Elle n’est pas un slogan gravé sur les frontons, livrés au regard de tous et salis des fientes de pigeons. Elle cercle les âmes d’un lien robuste, à l’abri d’un serment, d’une fiance entre le cœur et les entrailles. J’appartiens de part en part à cette amitié.
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Nous, nous cherchons des histoires !
- Le 10/06/2017
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Les enfants sages n’ont pas d’histoire... Nous, nous cherchons des histoires !
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Certains soirs ont l’air honnêtes. Tous les matins le sont !
- Le 05/06/2017
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Une vie comme un roman
- Le 26/05/2017
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Je veux une vie comme un roman, suspendue au hasard, où je n’ai pas à argumenter.
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Il a froid, de très loin et depuis très longtemps
- Le 16/04/2017
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Il a froid, de très loin et depuis très longtemps, peut-être depuis toujours ; il ne s’en souvenait plus. Un froid sans raison, étranger à sa volonté, traversant chaque saison détraquée, diffusant une chaleur raréfiée, grise. Et il sentait que ce froid n’attendait qu’un mouvement brusque pour le disloquer. Tout ça l’obligeait à mesurer chacun de ces gestes, chacun de ces sentiments, à la juste mesure du strictement nécessaire… pas plus, jamais plus… en avançant d’une nuit jusqu’à la nuit d’après, en se vidant de tout ce qui pouvait geler, jusqu’à la dernière goutte : sentiment, sang, réflexion, muscles. Je lui tends un peu de chaleur et c’est toute une peur qui s’empare de lui. Pathétique homme contemporain.
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Les hommes qui rêvent
- Le 03/04/2017
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Les hommes qui rêvent poursuivent leur chemin qui n'est autre que celui que veulent le hasard, la bagarre, la mer, et les femmes. Ils sont justement persuadés qu'en cela consiste l'essence d’une vie aventureuse.
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Premières étincelles avant l'aurore
- Le 29/03/2017
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Les solitaires seront les premières étincelles avant l’aurore. Excentriques en quête d’absolu, ayant abandonné toutes illusions tombées comme des peaux mortes, ils remonteront les chemins d’exil à la douceur salée du large. Ils entreront en dissidence avec un regard comme une botte de Nevers.
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Carte sur table
- Le 17/03/2017
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En toute franchise... carte sur table !
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La solitude bien élevée
- Le 12/03/2017
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Je crois l'élégance de l’ordre du privé, de l’intime. Elle consiste à se comporter de la même manière au plus profond de la solitude hivernale que dans la société. S’il devait en être autrement, l’élégance prendrait alors le nom de futilité.
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Accès réservé
- Le 08/03/2017
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Certaines femmes sont éternelles comme d’autres sont de mars, de lundi ou de 17 heures. Celles de 17 heures sont dans la rue, au perron des hôtels qui louent une chambre pour une heure. Celles de lundi sont celles en tailleur dans l’ouverture de la porte de l’ascenseur. Celles de mars indiquent le printemps de la sève brute. Il n’existe que peu de femmes éternelles, elles sont pourtant les seules nécessaires pour rester humain, c'est-à-dire supérieur.
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L’heure des grandes ombres
- Le 04/03/2017
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Il est fréquent que la solitude précède l'orgueil.
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Beauté grisante de la prière
- Le 20/02/2017
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Ne t'attaque pas à quelqu’un si tu ne sais pas ceux qui prient pour lui.
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De bruit et de fureur
- Le 12/02/2017
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Le passé :
- Et après ?
Le présent :
- Plus rien. L’avènement des sauvages.
Le futur :
- Alors, il faut retarder la mort par le bruit et la fureur !
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J’y ai vu une mise en scène
- Le 20/01/2017
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Si je dis : l’heure la plus sombre, en hiver, à quatre heures du matin en rase campagne. Je ne vois là aucune poésie. Et pourtant j’y ai vu une mise en scène où les mots avaient du mal à trouver leur place habituelle.
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En chacun, la symphonie d'une tempête
- Le 12/01/2017
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Toute procédure est une insulte à l'intelligence. L’improvisation réclame un esprit vif.
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Parfois, je me prends pour un verbe
- Le 02/12/2016
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Parfois, je me prends pour un verbe ou un mot. Plus rarement pour une phrase.
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Le secret d'une éternelle jeunesse
- Le 19/11/2016
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Les graffitis muraux ne sont pas des œuvres d'art ! On ne retient ni glissement de plume, ni travail patient du burin et moins encore l’excentricité d’une palette. Mais j’aime furtivement cette insolence vandale, affranchie, éphémère, qui vient déranger les rues mélancoliques des villes de province après 19 heures, l’obéissance de leurs avenues propres et alignées, et les vieux qui promènent leur chien-à-crottes et leur avenir déçu. Et dans ce goût je n’arrive pas encore à discerner si c’est le poil à gratter qui me plaît où la démangeaison du bourgeois.
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La tristesse a de puissants défenseurs.
- Le 10/11/2016
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Il y a des hommes nés pour la joie, d’autres trimballent leur modernité épuisée. La joie est offensive ! Mais la tristesse a de puissants défenseurs.
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L’orgueil, cette religion de suicidé
- Le 30/10/2016
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Il s’était inventé un silence romanesque dans lequel il promenait ses incertitudes comme des plaies crucifiantes. Il ne savait pas que la tristesse était un vice. Il la croyait sentiment poétique et y glissait amour des femmes, littérature hussarde, narcose politique et croyances exotiques. Le problème des vices est que l’on peut honnêtement les prendre pour des vertus. La crispation du vice en vertu est d’ailleurs une monstruosité qui ravage le monde moderne. Lui était dévasté de ne pas distinguer l’humilité de la modestie, la charité de l’humanitaire, le pardon de la tolérance, l’idéal du raisonnable. Le grand vainqueur de cette confusion, c’était l’orgueil. Car il était devenu orgueilleux à force de tristesse solitaire. Et l’on sait que l’orgueil est un feu follet qui se radicalise en mépris, cette religion de suicidé. D’ailleurs, il défiait le canon lugubre de son Glock 21 avec une piété armée de tristesse.
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Je croise les ruines de l’été
- Le 22/09/2016
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Je croise les ruines de l’été où s'agitent les dernières lumières malmenées par la pluie, la tempête et le ruissellement des vagues ; tous ces assauts d’automne qui viennent préparer la terrasse inhospitalière de l’hiver, sous un pin grandiose où s'amuseront les choucas. Et assis sur cette terrasse, alors que mon chapelet tournoiera encore dans les vents passagers, je viderai mon verre à la détestation des hommes perdus dans une errance sans astre et sans plus aucune croyance une fois leur soleil estival perdu dans les gris persistants.
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Consistance des souvenirs
- Le 18/09/2016
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Paquet de photographies non classées, bouts d’écriture, vieille malle repeinte, densité vénéneuse des cicatrices, miettes de mots, carcasse grinçante, toute une belle substance qui rayonne encore d’une impitoyable violence. Les souvenirs sont les premières traces de vie unicellulaire de nos émotions.
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L'attente
- Le 13/07/2016
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L'attente, comme un tableau de John Register, où un homme, le front collé sur la vitre de la terrasse du port, voit venir le navire qui l'emportera bientôt avec les figures enfiévrées de ses rêves : l'aventure, l'inconnu...
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Club fermé
- Le 11/07/2016
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Têtes brûlées, aristocrates ruinés, amoureux déçus, soudards, idéalistes exaltés, demi-soldes oisifs et encombrants, enfants de malheur, âmes perdues, pêcheurs repentis, tous à la recherche d’une autre chance, d’une deuxième identité, d’une vie meilleure. Autant d'histoires personnelles, ayant abandonné le quotidien pour se confronter à l'histoire du monde. La légion, cet habile attelage hétéroclite, formé d'hommes étrangers si peu considérés, exprime une communauté de destin, d’histoire, qui s’affranchit des règles sociales de la société au sein d'une collectivité de fer. C’est un milieu en bande organisé, sans caste même s'il reste fortement hiérarchisé. La Légion reste le meilleur club du monde, où chaque membre a quelque chose en commun que personne d’autre ne peut avoir. A Moscou, à Paris, à New-york, avec de l’argent n’importe qui peut être membre de n’importe quel Club, sauf celui de la légion.
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La mêlée !
- Le 20/06/2016
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Certains sont entrés dans le rugby comme d’autres entraient en religion au temps des croisades : Il s’en suit une liste de martyrs mais aussi de saints et de renégats. Roger Nimier disait d'ailleurs, "l’homme naît mauvais, la société le déprave, mais le rugby le sanctifie".
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Pourquoi êtes-vous si joyeux ?
- Le 11/06/2016
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- Pourquoi êtes-vous si joyeux ? me demandèrent-ils
- Par esprit de contradiction, de contrition et de conspiration !
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Nous irons vers le soleil épuiser notre jeunesse
- Le 27/05/2016
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J'ai l'exigence impérieuse des étés flamboyants plongés dans l'immensité liquide sombrement bleue, lorsque la brûlure insidieuse des parfums modifie l'apparence de l'air. La révélation de la joie est l"écho de tout cela.
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L’instinct me pousse à l’indifférence.
- Le 23/05/2016
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L’indifférence, c’est ce qui sépare ma peau du reste.
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J'aime la manière réaliste des journées provinciales à peindre la vie
- Le 18/05/2016
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J'aime la manière réaliste des journées provinciales à peindre la vie : leur vigueur matinale un peu triste sous la déchirure du soleil, leurs marchés débordants sous les halles, leurs zincs aux accents terreux, le visage des passants à la douceur des années 80 impensable ailleurs, la femme à sa fenêtre entrouverte, la pâleur précieuse et languide des soirées.
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Je connais des mots qui seraient prêts à témoigner contre moi.
- Le 04/05/2016
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Je connais des mots qui seraient prêts à témoigner contre moi. Et je me moque de leur condamnation car je doute de leur moralité et de leur sens lorsque je les vois se coucher lascivement dans n’importe quel papier, frémir sous toutes les plumes caressantes. Je n’ai d’estime que pour leur ombre, leur écho, leur odeur, leur reflet et leur résonance, où s’entend leur monde insondable, où ils s'écorchent d'un frôlement, où ils explosent d’une friction.
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J’apprends la vie
- Le 30/04/2016
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J’apprends la valeur du travail auprès d’hommes qui allumaient leurs cigarettes avec des chalumeaux, qui brisaient la caillasse…
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Voilà le soleil ! Comme il monte, je monte aussi.
- Le 24/04/2016
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J’ai l’instinct du soleil, ce bonheur épicurien, paisible, raffiné, aristocrate. Voilà le soleil ! Comme il monte, je monte aussi.
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En attendant la prochaine soif…
- Le 19/04/2016
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Comme chaque matin de ces journées épaisses de bruine humide, l’homme rôdait sur la place, traînant ses yeux agités, son visage de nuit aux arrières salles bruyantes et insomniaques ; tournant autour du bar, certain d’y sombrer, aspiré par ce tourbillon. Dès 8h00, au lever de rideau, il entrait en scène, premier client, seul au bar, accoudé dans ses pensées, le zinc en miroir, l’homme prenait la pose en siphonnant un alcool fort à la mort de la nuit bancale passée solitaire, mouillée d’embruns et de bruine. A midi, les habitués complétaient le paysage sans que cela ne vienne perturber l’homme. D’écueils en galopins, de rouge en écueils, il poursuivait sa course quotidienne et périlleuse.
Lorsqu’il était entré, captivé par l’automne qui s’éternisait dans un ciel brouillé, l’homme était déjà à l’ouvrage ; un verre de rouge abrasif, certifié Vinexpo, dans une main à la fermeté surprenante. Lui, avait trouvé une table de bois en compagnie agréable d’un fauteuil de cuir tourné vers la place qui menait au port. Il se prélassait là, tranquillement posé sur l'aiguille des heures dont il n’attendait rien, plongé dans une douce ivresse conjuguée de vin, d’aventure, de clan, et de beau style ; calfeutré pour plusieurs jours dans la lecture, l’alcool. Il avait eu envie de regarder la mer comme d’autres se rendent à la gare ou suivent des nuages, pour s’offrir l’idée d’un vrai départ. Il envisageait de prendre pension dans un bel hôtel d’une station balnéaire de l’Atlantique où nul client ne s’aventure plus en basse saison. La grande baie vitrée de sa chambre s’ouvrirait sur le fantasme parisien de la pleine mer : océan, draps frais, vent léger.
L’homme le scrutait. Il s’en aperçut en croisant son reflet déformé par les fleurs de trempe de la vitre. Il interpella la serveuse, commanda un Chapelle d’Asseaune : vin égoïste, vin initiatique. L’idée du visage de l’homme s’insinua jusqu’à sa mémoire reptilienne qui gomma les rides, boursoufflures et cicatrices ; reformula la coiffure en quelque chose de plus propre. Il laissa le cerveau faire son travail d’analyse, de recherche et s’attacha à observer les choses plus légères. Il caressa du regard le verre plein d’une philosophie coupable en se disant qu’aucun vin n’est totalement innocent. Il sourit. Celui-là était léger comme une lecture d’été, ne laissant aucun regret, juste une petite tristesse calme. Jeu d'épaule détaché, rehaussé d’un soupir, il regarda le pavé de la rue qui descend vers le port. Un pas féminin le détourna. Il suivit le mouvement de caméra qui se détachait des pavés pour respirer le déhanché à la grâce délicate protégée d’une simple ligne d’agrafes fragiles. La silhouette galbée baigna dans une lumière éphémère dont un rayon en contre-jour offrit un bref déshabillé indiscret. Il ferma les yeux comme quand on embrasse. Il chercha une très belle musique pour accompagner ce moment ; quelque chose d’italien peut-être. Mais le moment était passé.
Il se leva pour trouver son hôtel de bord de mer. Quel nom portait-il déjà ? Il envisageait tranquillement de passer par la promenade qui ne devait être fréquentée que par les rafales du vent qui se levait et les bancs vides qui lui semblaient tout à coup si étrangement familiers. Il se dirigea vers la porte dans un dansé qui ressemblait à un faux trébuchement, attrapa son épais caban, surpris de le sentir trempé. Il se sentait invincible. Il pensa se retourner pour offrir généreusement un sourire accompagné d’un geste arrondi vers le bas, comme une demi-révérence, à l’homme qui ne l’avait pas quitté des yeux tout au long de sa présence. Mais devant la porte, il se heurta au reflet de la glace, au reflet de l’homme mêlé à son propre reflet égaré. Il brisa la glace sans tain et l’armure éclatée lui révéla qu’il n’était que l’étrange délire de l’homme, son hallucination tremens, le reflet de la réalité. Il eut cette sensation d’excavation, de faille, de souffrance, que même un cri ne pouvait posséder.
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Mes terribles certitudes inquiètes
- Le 15/04/2016
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Et je suis là, rasé de frais, le cheveu court, l’air grave de mes terribles certitudes inquiètes. Et voici que je m’interroge sur un simple frisson du vent, que j’écris sans destination précise.
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Du vent de l’hiver il ne reste plus rien
- Le 11/04/2016
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Je vais m'asseoir là, sur la terrasse au bord de mer.
Le vinyle craque sous les notes de Chet Baker.
L’ivresse n’est pas venue. C’est pourtant une nuit à faire des feux d'artifice.
Tout me semble soudain si tamisé à l’ombre d’un soleil qui s’endimanche.
Du vent de l’hiver il ne reste plus rien à part quelques frissons.
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Les longs jours des grandes plages encore muettes
- Le 07/04/2016
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Prolonger la belle saison des longs jours des grandes plages encore muettes d’avril.
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Et tant qu’à mal faire
- Le 03/04/2016
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Avoir les haines enthousiastes, les insolences illégitimes ... et tant qu’à mal faire, être indifférent à leurs échos.
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Pige certifiée à l’acte
- Le 17/03/2016
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Pour écrire, je prends au hasard, un fragment vraisemblablement authentique et personnel - pige certifiée à l’acte - que je confonds avec mes rêves.
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A l’ombre des grandes canonnières
- Le 08/03/2016
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Plus personne ne se baigne à l’ombre des grandes canonnières, sur les plages froides de l’Atlantique.
Oh ! s’en foutre. S’en foutre, est une possibilité. Prendre quelques milles d’indifférence...
Mais voilà que le long des golfes bleus, contre le reflet clair d’une digue abandonnée à la nuit, j’ai vu une femme postée en sentinelle. Et il me plaît de croire que son parfum d'envolées animales n'exista que porté par un frisson venant des rives de méditerranée, où les femmes ont des fusils et méprisent les hommes qui ont fui.
08 mars 2016,
Canonnière « La Rebuffade »,
au large des côtes bretonnes.
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Ne rien prendre à la vie que je ne puisse lui rendre
- Le 03/03/2016
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Je veux de l’ aventure, de la friche, de la gueulante, de l’espace, du plaisir, du beau, de l’atmosphère, du taiseux, de la nicotine, du râcleux, du vieux, de l'affamé, de la mitraille, du biffin, du sang, du sans colorant, de l'éphémère, du dispendieux, de l'absinthe, du soiffard, de la vindicte, du baroque, du fauve, du dandy, du courage, du corsage, du cheval, de la morale, de la princesse, du serment, de l'hurlant, du bivouac, (...), du manant, du tripot, du cureton, du forban, des flambées, du ravage, des rivages, du manoir, de la tourbière, du couillu, de l’indocile, du bois, du cerf, du viandard, de l'infréquentable, de l’immédiatement, du tarmac, du départ, du retour, de la charcutaille, de la razzia, de l’irruption, de la vitesse, de l’inflexible, de la faconde, du conjuré, du fragment, du méta, du la la la, du loup, de l’indifférence, de l’intolérance, de l’intrigue, du sensuel, (...), de la déflagration, du roc, de l’élégiaque, du vrai, du frais, de la mer, du bleu, de l’agitation, de l’aristo, de la ribote, de la chaumière, de l'inaimable, de la baston, du fier, du fromage, de l’alambic, du ruffian, de la marmaille, du bruit, de la fulgurance de la morale, des valeurs, du terreux, du mataf, du clanique, du propre, de la promesse, du valeureux, du bouquin, (...), du flingue, du cran, Elle, de l’amitié, de la fidélité, de la générosité, de l’authentique, du bémol, des rides, du tout, du encore, du plus loin, …
...
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Un âme d'écorcheur
- Le 24/02/2016
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Je ne lis que des livres où les personnages sont des écorcheurs espérant confusément y trouver le secret de mon âme.
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Un gallon ½ de sang pour toute fortune
- Le 22/02/2016
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Un gallon ½ de sang pour toute fortune. Du muscle et des os pour la transporter, une peau pour la protéger, un cœur-tambour pour la distribuer. Reste une âme à inventer.
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Protocole de solitude...
- Le 26/01/2016
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La France manque de déserts ; il n’y a pas assez de causses, de landes, de maquis ou de côtes sauvages dans notre pays et dans nos âmes. C’est triste un pays de macadam, de béton et de raison.
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Il existe toujours des lieux inutiles où se perdre
- Le 24/01/2016
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Il existe toujours des lieux inutiles, sources d’imminentes joies de vivre, où l’on risque encore
de se perdred’être surpris. -
Nuit blanche au 37
- Le 07/01/2016
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L’insomnie bâtarde, mi-cauchemar, mi-réelle, marchant dans les flaques de poésie, et les cafards. Heure du rapport des hommes en disgrâce, les yeux rouges, la tête ouverte à la gravité, les pas perdus, et ces violons en arrière fond qui portent des chants stridents dans une orchestration pour nuit blanche. Je ralentis encore le rythme pour faire croire au sommeil. Quelques pas se consument au loin dans la rue Sainte Victoire et laissent place aux vibrations infimes qui tombent sur ma peau froide. Je prends une pose nonchalante, souris de la persistance du métronome cardiaque, du sang qui coule dans la tuyauterie, du bourdon de la machinerie. Je mets ma cagoule noire de bourreau, faisant croire aux ombres à mon heure d’autocritique. Et lorsque, croyant le moment propice, cette saloperie de mélancolie sort de sa tanière noire, je l’exécute d’un coup de hache brutal ! Putain de traquenard ! J’écrase son exosquelette de cancrelat. Gicle son sang malsain, ses viscères d’ignoble rampant. Je chasse l’odeur fade d’un rire tonitruant. J’introduis la clarté, une petite flambée. Je reprends du souffle, me défais des ombres qui s’accrochent comme des débris. J’enfoncerais bien encore quelques aiguilles chauffées à blanc dans le corps disloqué du triste cadavre qui s’effondre à mes pieds. Je n’ai jamais eu la victoire magnanime. Je la préfère totale, exultante et sanguinaire ! Je décapite pour l’exemple quelques mots obscènes, crucifie quelques terreurs, fauche les champs lexicaux des lamentations, je pends les phrases de démission et de fuite. La faim revient, l’odeur de l’herbe humide également, par la fenêtre entrouverte où s’immisce l'envie de tout. Je fredonne inconsciemment une vieille mélodie aux doigts légers. La vie mérite ces instants d’ivresse. J’avais oublié toutes les preuves de la joie. Je les mettrai dans le barillet de mon pistolet pour le grand matin. Je plonge maintenant mon regard dans le halo naissant de l’aube : derrière la brume, soudain, la bonne humeur devant l'accablante beauté des yeux du matin. La joie est bleutée, saturée de possibilités.
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L’indéniable supériorité du baroque sur le moderne.
- Le 04/01/2016
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J’ai maintenant l’endurance de plusieurs années d’existence pour pouvoir affirmer sans trop de nuances qu’une vie accomplie, comme dans un roman de José Giovanni, ressemble à une ferme fortifiée avec une femme authentique, une cavalcade d'enfants, des amis hauts en couleurs, des armes légères et du vin de Loire. L’indéniable supériorité du baroque sur le moderne.
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Dehors il fait un temps de mort et de fureur.
- Le 01/01/2016
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Certains hommes s’occupent, d'autres s’ennuient autrement dans un langage qui colle au monde. Dehors il fait un temps de mort et de fureur.
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Minuit sonne toujours autrement qu'une autre heure
- Le 27/11/2015
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La nuit tombe au loin, on entend minuit comme un bruit entre le passé et le présent, comme douze coups dans la nuit noire de l'âme. "Minuit sonne toujours autrement qu'une autre heure" assurait fermement Xavier Forneret.
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J’emprunte le rythme du froid
- Le 24/11/2015
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J’emprunte le rythme du froid : feu, nuit d’automne. Cette atmosphère de blues propice aux raids sur les eaux douces amères des beautés que l'on réprouve : la langueur, la mélancolie, la démence.
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Avoir du cran
- Le 20/11/2015
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J’ai l’esprit taché de sang et la lame trop propre…
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#LaBarricade
- Le 16/11/2015
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Je me suis souvent demandé ce qui pouvait être à l’origine d’une vraie révolte. Je veux dire l’événement déclencheur, le boutefeu, la dernière goute d’essence qui, débordant, enflamme la première bouteille incendiaire. S’agit-il du coup de poignard incertain d’un audacieux fantasque, du sursaut du dernier asticot de la lente décomposition de l'empire, de l’élégante désinvolture d’une génération turbulente, ou la chair aimable de jolies victimes ?
Toujours est-il que cette fois-ci, c'est par un simple hasard que cette barricade s’est improvisée au carrefour en bas de chez moi : je déménage. L’affaire n’a rien de prémédité. L’idée a surgi comme ça, à l’aube par un ciel dégagé, d’un bleu pâle de réveil. Quitter le malentendu de la ville m’a semblé être la seule aventure possible ; comme l’authenticité du désert s’impose à l’ermite. Si je dois résumer parfaitement mon état d’esprit dans l’urgence de quelques mots, je dirais : trouver une cabane sur les bords de mer et écrire l'ultime vers du dernier poète.
Je me suis donc mis à vider mon appartement de sa surcharge pondérale accumulée à force de modernité. Le socle de « La Barricade », - appelons-là comme ça puisque c’est ainsi que les journalistes la nommeront dans quelques heures - est constituée d’un énorme frigo américain ! Seul, il n’a rien d’inquiétant avec ses rondeurs. Mais l’américain grassouillet a vite été entouré d’une collection de cartons de livres insignifiants, d’une télévision grand-écran, de la collection lave-linge, sèche-linge, range-linge, lave-vaisselle, mange-disque. Etrangement, sans que cela ne me surprenne vraiment, quelques voisins discrets vinrent y agréger leurs encombrants, si bien que rapidement la construction s’est frayée un chemin vers les pavés de la rue qui l’accueillirent ès-fonction. « Belle barricade parisienne », souligna un guide japonais en passant avec sa section d’appareils photos.
A l’heure de l’apéritif, le patron du Café du Fashion Commerce, haut-lieu de la politique de quartier et rendez-vous de quelques happy few artistiques, planta un panneau [Art éphémère – Modern Utility movment] et mit deux de ces jeunes serveurs androgynes à prendre des photos où sa devanture et La Barricade se partageaient le premier rôle. Dès le début d’après-midi la popularité du hashtag #LaBarricade trouvait un écho chez les artistes, les communautaires et autres suiveurs patentés.
La Barricade fut à l’origine de ce que les promoteurs ont appelé : « la nuit des barricades.». Une soirée nationale qui commença vers 19h00, amalgamant le concept de la journée officielle des voisins à celui de la manifestation encadrée des indignés. Logotisée par une agence de pub, dans ce triste dégradé noir-gris-blanc, La Barricade devint étendard puis pancarte. Renoncement ultime, la presse titra : « La révolte est une performance comme une autre ».
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Se soustraire à la politique, rend apte naturellement aux hautes valeurs
- Le 10/11/2015
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Parler de politique revient à manquer de conversation. L'élégance, les bonnes manières et l'assurance devraient suffire à nous reconnaître.
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Me saouler au vin d’honneur et imposer le romanesque joyeux.
- Le 08/11/2015
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Je rêve de forêts de pendus, de collines de pals, de réverbères garnis comme des mâts de cocagne où gigoteraient tous ces sybarites mollement contemporains, sans aucune volonté pour se contraindre, aux épaules de pleutres coulant sur des omoplates avachies. Je veux massacrer ces diseurs de bonne aventure qui se soumettent, s’avilissent et se corrompent sous couvert d’une innocente débauche, prenant la certitude de la mort comme excuse de leurs reniements. Je veux me répandre sur la ville, concasseur de mâchoires, briseur de trêve, et imposer le romanesque joyeux d'un Athos membre de l'Ordre de la Jarretière et de l'Ordre du Saint-Esprit. Et là, me saouler au vin d’honneur ! Etre alors rayonnant de tortures, comme un homme !
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Une alliance où rien ne tremble.
- Le 06/11/2015
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De l’Amitié : encore est-il que quelques-uns l’ont prise au sérieux jusqu’à en mourir.
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Certitude du bivouac
- Le 04/11/2015
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L’aube se traîne dans un café noir et la rêverie, sous une brume légère de cinq heures du matin découvrant en clair-obscur la clairière du bivouac. J’avoue un goût étrange pour ce moment qui, comme aucun autre, parle de solitude et de certitude en même temps.
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La vérité de la peau, des os, et du sang répandu.
- Le 01/11/2015
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Il y a un grand charme à renoncer à la douceur torpide de la ville de ses vingt ans dans le matin bleu, lorsque la lumière naissante est une promesse. A préférer l’orgueilleux instinct qui fait disparaître les dernières traces de somnolences et pousse les grands fauves à la belle mise en scène des conquêtes et du sang répandu ; à la vérité de la peau et des os, aux cicatrices ; et à la dernière tanière, quand tombe la nuit de fin du monde avec ses airs séducteurs.
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Avoir le monde en main et dans son salon caresser un chat.
- Le 28/10/2015
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'Il faut se méfier des réactionnaires qui n'aiment ni les chats pour leur insolence, ni les chiens pour leur fidélité.'
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De la poudre à l’encre
- Le 26/10/2015
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Il est toujours préférable de passer de la poudre à l’encre. C’est une preuve que sa jeunesse a été explosive ! Je trouve étranges ceux qui se construisent un désespoir avant de bâtir une vie.
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L' atlas désinvolte
- Le 15/10/2015
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J’ai une conception romanesque de la géopolitique pour avoir été instruit entre un pistolet et une bibliothèque.
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A la portée des hommes
- Le 12/10/2015
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L’homme n’est capable que de hasard, Dieu seul offre un destin.
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Revenir aux grands incendies barbares
- Le 06/10/2015
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J’aspire à la fureur des grands incendies qu’Attila allumait le soir après avoir décimé la population d’une ville pour avoir osé refuser lui ouvrir les portes au matin.
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Finistère, 17h00, bar des Brisants
- Le 24/09/2015
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Finistère, 17h00, la marée étale est dérangée par le vol bruyant de quelques mouettes. Les nuages sont taillés droits et bas, comme une peinture de Maynard Dixon. C'est un temps à s'enfermer dans un bar avec des rêves de nouveau monde. Le bar des Brisants est un havre de marins capables de tenir un verre, l’ennui des escales, un coup de poing, sans broncher. J’avais justement besoin de liqueurs troubles, d’hommes perdus, de tension pour tailler mes espoirs à la dimension des rafiots rongés par le sel et les voyages.
À la fin du jour, quand la chaleur du soleil sera définitivement apaisée, alors je descendrai au bord de mer prendre la température de l'aventure.
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Hôtel Lutétia
- Le 22/09/2015
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Rien n’exprimait mieux la solitude que ce pianiste de l’Hôtel Lutécia à 17 heures en automne.
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Le gros cul des écrivains
- Le 19/09/2015
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Auteur, j’aime bien ce titre. En littérature, il laisse entendre bien de choses que le mot écrivain masque derrière son gros cul. Faut-il souligner que ce nom est du même arrondissement que l’artiste – dans le 1er du dictionnaire s’il vous plaît - et qu’il peut être entendu comme auteur d’un crime ou auteur d’un écrit. C’est d’ailleurs cette ambiguïté qui me charme, quand on sait que le crime pourrait être d’avoir botté le cul d’un écrivain. Auteur de crime de lèse-majesté. Mais dans cette caste, j’avoue une préférence pour l’auteur de roman ou de romans selon l’inspiration. Cette particule donne un air aristocratique, dégagé qui convient à une certaine insolence.
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L’anti habite rue de la Pompe.
- Le 15/09/2015
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L’« anti- » est plus certainement l’apanage de l'esprit bourgeois XIXème, qu’un indicatif de guerre bourré de tension urbaine. Il s’agissait alors de le mettre sur le devant de la scène pour prendre le contrepiedestal de l’aristocratie. L’anticlérical ouvre le chemin de l’antisocial. Et l’on n’a rien trouvé de mieux aujourd’hui, dans le XVIème parisien, pour contrarier les parents. Le « -phobe » n’est qu’un cousin du bayou provincial, qui arrive tardivement sur les gros mots.
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Mauvais garçon, bon compagnon
- Le 12/09/2015
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Enclin à vivre en dilettante, un peu braconnier, un peu taverne selon les saisons. Mauvais garçon, mais bon compagnon !
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Les grands yeux tristes des charognards
- Le 10/09/2015
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Les grandes excursions touristiques morandiennes, impériales ou allemandes ont définitivement pris fin. Le romantisme casqué de ces conquêtes du XIXème, menées dans la torpeur confortable d’une Bugatti décapotable, fait place à la transhumance de valets, grooms et boys. Et ces anciens domestiques aux grands yeux tristes, que l’on aimerait nostalgiques, sont devenus des vautours avides de fortune aussi rapide que miraculeuse ; excités par cent coups de fouet de religieux fanatiques et d’exploiteurs interlopes. L’occident, ce dandy décadent, bel endormi repu et désabusé, s'éveille médusé et meurtri sous les premiers coups de becs de ces charognards affamés...
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J’ai toujours au moins un jour de colère lorsque je retrouve la ville
- Le 08/09/2015
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Le monstrueux paysage des villes : répétitif, vain, artificiel, domestiqué. Et ces imbéciles qui s'emerveillent de l'alignement des marronniers sur le bord des grands boulevards goudronnés, comme autant de concessions forcées à la nature. Et cette légère envie de pleuvoir qui accompagne mes pas dans cette mascarade moderne, semble souligner toute la grise tristesse urbaine. Ça doit être difficile la poésie chez les citadins. Comme évoquer l'amour alors que le feu lui-même n'a pas encore été découvert.
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Moines-soldats, beatniks céliniens et dandies grandioses
- Le 04/09/2015
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J'ai un penchant irraisonné pour les héros picaresques qu'ils soient moines-soldats, beatniks céliniens ou dandies grandioses du bout du monde. J'aime leur absence de vanité dans la révolte, leur propension à faire coexister le fabuleux de chaque époque, leur art de vivre détaché des pesanteurs. J’admire que ces amants brûlés aux fièvres d’un amour unique, soient également ceux qui versent toujours joyeusement leur sang avec l’abandon des hommes incurables.
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Et ce sont les violents qui l'emportent.
- Le 29/08/2015
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Indifférent, je me tiens à l'écart du monde en me faisant escorter d'une louve croqueuse de vie et de deux géants capables de couper un bœuf en deux.
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L'ennui ne tend pas d'embuscade !
- Le 22/08/2015
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Vingt ans, ce n'est pas gras normalement ! Avec le progrès tout est faussé. Plus de sueur, plus de soleil, plus de nerf, plus de vertèbre... Que du bide ! Parfois encore, de la limaille de vie entre les dents, sous les ongles, entre les doigts... dernières saletés d'aventure... mais le suspense de la jeunesse est terminé. L'ennui ne tend pas d'embuscade !
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Du noir, on sait peu de choses.
- Le 18/08/2015
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Du noir on sait peu de choses : le probable de l’aube, l’extrême, le lointain, le rêve, l’âme. J'ai pourtant placé l'ultime espérance sous le signe du beau drapeau noir.
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Un soir à accoster
- Le 11/08/2015
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Un soir aux gabardines gonflées, aux bourrasques salées
Un soir au ciel impatient, à réclamer un orage
Un soir de jonque et de saké
Un soir à accoster
Un soir à faire sauter la banque ou à prendre le pouvoir
Un soir brûlant, aux lueurs des lampes tempêtes
Un soir de la belle époque qui n'était belle que parce qu'elle était d'époque
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Les femmes corses sont de nature hostile. Elles sont fatales, injustes et parfaites.
- Le 03/08/2015
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Les femmes corses sont de nature hostile et vivent encore vigoureusement en affichant leur évidence de plénitude avec simplicité et sans aucune indulgence facile pour les abstractions contemporaines dont elles rejettent la torpide misère. Elles ont depuis longtemps fusillé la légende de la femme mièvre et avancent sans se résigner, sans chanceler, sans décliner. Elles savent leur cycle éternel, n’ouvrent leurs bras bronzés que pour un homme viril avec qui elles partagent la parenthèse tactique de l’enfantement, comme un don ancestral. Les femmes corses ont la beauté instinctive des méditerranéennes, des louves dont le sang est resté fier. Elles savent que les lois de la nature sont beaucoup plus aimables que les lois humaines car elles sont fatales, injustes et parfaites.
C’est en Corse que l’on comprend que la France n’est plus latine au delà des dernières plantations d’oliviers et des derniers pieds de vignes.
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Oldscoule : Nationale 7 et poésie balnéaire.
- Le 13/07/2015
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Répandez-vous dans le monde ! Voilà l’ordre d’opération lancé depuis le 04 juillet… répandez-vous dans le monde en cercles concentriques autour d’un Paris, d’un Berlin, d’un Londres, moribonds comme de vieilles pierres. Débordez jusqu’à la mer ! Investissez les criques, les coins, les creux de rochers, l’ombre des pins ! Affronter les frontières, désertez l’ennui berlinois, l’hystérie londonienne, la condescendance parisienne et investissez vos économies laborieuses dans le grand parc d’attraction périphérique : L’Exotic world parc center. Soleil, plage, bikini, alcool sucré assurés ! Coco, bobo, clodo… tout ça migre vers le Sud. Les rats quittent le nid. Les vrais migrants, c’est eux. Les autres sont des usurpateurs. Procréez sur vos serviettes de bain pour que vos fils remontent ensuite la même rivière des congés solaires, vers la même plage, et leurs enfants-saumons aussi, et les enfants de leurs enfants également. L’explication du monde, le mécanisme de fascination ne doivent pas changer. La progéniture mondiale doit manger au même distributeur, à la même heure, sous le même zénith, entre Kâma-Sûtra mal assimilé et sandouiche au beurre allégé.
L’Autoroute numéro 6 a définitivement supplanté la Nationale 7. Vous passez vos vacances sur quelle aire d’autoroute ?
Moi, je dérive. Ce matin, j’étais levé avant le soleil… par pure provocation. Bons baisers d’ailleurs.
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Je suis un journalier polymorphe plein de frasques
- Le 06/07/2015
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Sillonner l’Andalousie sur une vieille Norton en écoutant Seasons de Chris Cornell, y traîner quelques complices - un vieux Rhum et un carnet de moleskine – et me concentrer sur la fouille minutieuse de la condition d’un homme.
Je veux prendre le temps nécessaire pour faire éclater en moi cette délicieuse vérité que l’amour d’une femme vertigineuse, les amitiés viriles et les valeurs incertaines sont l’épaisseur irrégulière des plus belles représentations de chaque jour compté un par un, minute par minute. Je veux être en mesure de prouver que le scénario incompréhensible d’une journée au regard intrigant, s’oppose point pour point à la machination figée, convenue et répétée du quotidien. L’expression « jour après jour » devrait être une exclamation de joie qui montre la déferlante des vagues. Le flux et le reflux qui cachent les tempêtes, la mer étale, les ports, les orages, les quarts, les grands-voiles, le Cap Horn.
Mettre plusieurs vies dans une journée, voilà la trouvaille d’une vie phénoménale.
Dans un bar perdu dans les badlands de Tabernas, le patron a mis d’horribles serpentins à mouches, ces petites bêtes noires à la vacuité éphémère qui s’ennuient au quotidien et se prennent dans la glue.
Je commande un Rhum arrangé, quelques piments.
J’aime les déserts pour crier ma soif débordante.
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Les orages d'été
- Le 04/07/2015
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On est vieux lorsqu’on arrive à ne s’émouvoir que de l’automne rimbaldien et de l’hiver morphique, et plus jamais du printemps des saillies ni des terribles orages d’été qui sont autant de charges contre la mort.
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L'été n’est pas une saison, c’est une comédie
- Le 02/07/2015
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L'été n’est pas une saison, c’est une comédie. Pour la mise en scène balnéaire qui se jouera à huis clos, je prépare quelques vins aristocratiques et des lectures égoïstes et contestables…
Autre projet d'été : dériver !
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Une sorte d'impressionnisme du malheur
- Le 24/06/2015
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C'est entendu que certaines personnes font de la misère autour d'eux, au point que le noir viendrait colorer de sombre les objets à leur contact. Une sorte d'impressionnisme du malheur, par réflexion de l'ombre en quelque sorte.
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Il faut entraîner son esprit à un usage rebelle
- Le 22/06/2015
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J'ai répudié ma vieille maîtresse, la solitude. Elle n'a jamais été sûre. Elle fricotait avec une certaine prétention. Je connais aujourd’hui deux, trois jolies filles au charme romanesque : la désinvolture, la passion et parfois l'inutile. Il faut entraîner son esprit à un usage rebelle et dévergondé.
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Regarder la mer, tout de moi y est dit !
- Le 18/06/2015
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Une cabane, de l'espace, du bleu. Le vent. Le silence. Regarder la mer, tout de moi y est dit. La joie, la colère ! La mer est un supplément d'âme.
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Même en rêve le courage est absent.
- Le 16/06/2015
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Tout cela ne serait pas bien grave s’il y avait le rêve. Mais même en rêve le courage est absent.
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Néo-jeune 2.0 et trinitrotoluène
- Le 10/06/2015
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- « Monde moderne monde moderne monde moderne monde moderne monde moderne monde moderne monde moderne monde moderne monde moderne » reproduit-il inlassablement sur son clavier ; étriqué dans son présent, coincé entre peur et ennui, entre incantation et croyance, entre twitter et la salle de classe…
Etrange néo-jeune 2.0, devenu conservateur de l’infime passé de la seconde écoulée. Incapable de comprendre qu’il fait déjà partie d’avant, certain d’être l’avant-garde de sa génération. Tourné vers ses pas, flairant sa propre trace, dans l’impossibilité de voir l'horizon.
Saleté d’avant-garde qui barre le passage.
Etrange époque où certains ont des gueules de barrages comme d’autres sentent la dynamite.
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La texture du monde me paraît modifiable.
- Le 08/06/2015
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Je crois avec certitude que ce monde n’est rien d’autre qu’une illusion. Et les arpenteurs qui s’y produisent n’entendent rien à l’absolue folie du réel.
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La littérature, ce don gratuit, absolu, sans limite
- Le 06/06/2015
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Le mot 'curiosité' est insuffisant pour expliquer le goût de la littérature. Ou plus exactement il reste réservé aux marathoniens du texte, aux collectionneurs de la Pléiade, aux affectés de la citation. Il y a malgré tous les exercices d’approche, toujours une part malsaine, méchante, dérobée et inopportune chez les curieux que l’on devine sous les traits d’un khâgneux boutonneux ou ceux d’un bibliophile vicieux. Il y a toujours une part obscure dans ces mots à double usage. Ecartons également le mot 'inconnu' qui n’est qu’hypothèse de rhétorique. Tout est couru d’avance ! Passé réinventé, présent exagéré, romancé. Non, voyez-vous, la littérature, c’est avant tout un 'don', dans le sens du miracle de la multiplication des pains… un don gratuit, absolu, sans limite, avec cette idée de surabondance. Un livre est une offrande… celle que l’écrivain fait de sa vie en écho à la votre. Lisez un Joyce ou un Vincent de la Soudière et vous approcherez l’ivresse et le risque du suicide. Vous percevez bien qu’il ne s’agit pas uniquement de dissiper des ombres, lire est une profusion de vie.
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Une occupation délicieusement abrupte entre la vocation et le dilettantisme.
- Le 04/06/2015
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Existe-t-il de bons emplois pour une vie ? Je veux dire autre chose qu’un métier de subsistance. Quelque chose entre la vocation et le dilettantisme. Une occupation délicieusement abrupte pour laquelle il reste possible de se hausser sur la pointe de valeurs extrêmes, où l’on ressent vaguement l'évidence brutale de l’aventure, de la vie tumultueuse. A-t-on découvert plus pure profession que celle de bénédictin, meilleure situation que celle d’écrivain maudit, plus enviable condition que celle de mousquetaire, meilleur projet que celui de dandy désinvolte ou de cap-hornier ?
...pour Julius Falco
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Vie Aristocratique : jeu, défi, honneur, séduction.
- Le 02/06/2015
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S'absenter quelques siècles et revenir... Aristocratie de la désinvolture...
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J'ai le noir flamboyant !
- Le 29/05/2015
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La nuit est bien seule quand je ne suis pas là !
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Offrez-moi un fusil, le lendemain je suis dans les faits divers.
- Le 25/05/2015
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En philanthrope, je nourris l’idée d’être tueur professionnel ou tireur fou. Commettre un crime, histoire de récupérer un peu de dignité. Puis négligemment sauver mille vies...
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Morsure de la vague, goût du sang bleu
- Le 17/05/2015
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Forbans capricieux, inflexibles...
Préméditation de l'amitié,
Communauté perdue.
On recevait poste restante…
A l'ombre de la grand-voile,
Cernés par la pluie,
Lorsque le silence affronte le ciel.
Là-bas, la mer...
Une vie sans littoral
La vigie : Mer ! Mer ! Je vois la mer !
La mer et nous,
Morsure de la vague,
Goût du sang bleu.
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La joie est un bonheur fanatique
- Le 01/05/2015
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La joie est un bonheur fanatique, aristocratique, inutile, suspect qui est insupportable à notre siècle terne et comptable. La joie ne consomme pas, ne dépense pas, ne s’envisage pas sur un plan quinquennal. Elle explose, démantèle, régénère, elle est faite pour les cycles solaires : se coucher, se lever, briller, fuguer, revenir, réchauffer, couver. La joie, dilapide dans l’amour, l’amitié, les serments, les valeurs… toutes ces choses légères, instables et explosives. Regardez le bonheur, lui, il a besoin d’un canapé, d’un frigo, d’une voiture, d’une maison, d’un compte en banque, d’épargnes…Sa grasse plénitude prospère dégouline sur toute une vie étale. Le bonheur c’est l’euro million à portée de main de n’importe quel imbécile. Je veux sortir de cette vision linéaire qui va du plaisir au bonheur. Je suis fait pour l’expérience brutale, héroïque et revendiquée de la joie, cette possibilité de nous élever dans une éthique exaltée et flamboyante.
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Métropolitain ligne 01, train de rats.
- Le 27/04/2015
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Blue jeans, dents souriantes, alignées et permanentées, tisheurt équitable, savon bio sur tatouage ethnique, épaules effacées, metronews anorexique, casque audio, musique basique, chaussures de sport… cosmopolite par ses vêtements, sa pensée, son attitude, le quidam rejoint le flux. Ils convergent tous, en trottant, vers ces bouches dégoûtantes du métropolitain. Là, sous terre, ils se reconnaissent, se frottent, se serrent craintifs, intégrés. Ils courent, dévalent les escaliers. En bas, ils s’agglutinent encore un peu plus en attendant la rame de la Ligne 01, la jaune. Station Nation… L’écho de la rame au loin… pression. Arrivée de la rame… compression. Ouverture des portes… flux, reflux.
- « kurwa, eux être bite à cul », juge crûment ce légionnaire slave avant de rebrousser chemin pour une promenade au grand air qui convient mieux à sa carcasse robuste comme à sa tenue soignée.
Dans le wagon, leur nid de quelques minutes, ils ne parlent plus, ils couinent… des bribes de chansons, un borborygme à la dégustation d’un starbucks au donut, un gloussement à la lecture d’un gros titre racoleur et décalé… ils sont chez eux, se remaquillent les lèvres dépulpées, se coiffent le poil sec, se curent les griffes… comportement de rat social.
Le rat dominant a son portrait partout sous forme de publicités interchangeables en format xxl, qui délivrent le même message subliminal à 80 Km/h. Il leur parle dans les écouteurs, branchés directement au cerveau. Il leur écrit sur des tracts qu’il distribue gratuitement à l’entrée de ses grandes bouches…
Sale siècle. Efficacité redoutable de la toise universelle.
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Littérature, kidnapping et pornographie
- Le 24/04/2015
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Une photo exhibant une citation surlignée, un bout de doigt tenant le livre écartelé, offert à tous les regards, le titre en haut de la page dans le cadrage, en surplongée... Le photographe nous force à regarder... L'environnement est toujours informel ; un bout de plage, un balcon, une chambre dans un éclairage pisseux, un extrait de jambe pour les jeunes filles. On sent une honte refoulée... L'image dispute la vulgarité exhibitionniste d'un décor de porno ou d'une caméra amateur fixant l'otage bâillonné, souillé. Une preuve qu'on détient bien le livre, qu'on l'a effeuillé... une preuve de lecture, une "evidence" disent les Brits, comme il existe des preuves de vie pour les otages. Car il s'agit bien de ça : le livre, l'auteur, la citation sont pris en otage par ces petits rongeurs de littérature. Bientôt on trouvera la littérature enfermée dans des clubs privés pour des stripteases avec des clips d'experts pratiquant une dissection en direct.
Pour ma part, j'ai la lecture privée, pudique voire égoïste...
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N'emportez que le strict nécessaire !
- Le 23/04/2015
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N'emportez que le strict nécessaire !
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Feu sur les mélancoliques !
- Le 21/04/2015
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Il n'y a pas de tristesse envoutante, c'est une tromperie comme la gaité mélancolique... Tout ça c'est de l'arnaque, le jeu truqué de charmantes demoiselles qui vous refilent la chtouille en vous faisant de l’oeil.
Feu sur les mélancoliques ! La vie est une journée qui mérite d'être vécue.
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Devoir quotidien
- Le 15/04/2015
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Tenir l’exigence, ne pas abdiquer. Sinon qui nous consolera de nous-mêmes ?
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Je crois simplement en la femme divine
- Le 15/04/2015
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Il y aurait un érotisme chrétien, caché, nocturne et un érotisme païen, exhibitionniste, diurne. Je crois simplement en la femme divine, solaire, lunaire, intégrale mais aussi de chair et de volupté.
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Je vous écris de la cabine N°6
- Le 13/04/2015
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Le cargo sur l’horizon bleu, traçant sa route au pétrole et à la fatigue des hommes. La fumée grise des pipes, des cheminées et les dernières brumes de l’aube. Balancer par-dessus bord les vieux mots, larguer les haines, les mensonges pesants, … revenir à la simplicité, prendre conscience de l'admirable, du fulgurant... il y a quelque chose d’immensément grave à ne plus savoir goûter la simplicité…
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Les enfants gâtés sont des tueurs en série
- Le 07/04/2015
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Tout narcissique est d’abord un enfant gâté, un tyran. A l’âge de raison il devient tueur en série ou criminel de guerre.
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La joie est une conquête explosive
- Le 03/04/2015
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Le bonheur ! Le bonheur ! Etrange étoffe sucrée, lourde et inconfortable. Moi j’ai toujours préféré la joie… ça sent le soleil, la légèreté instantané, la pureté. La joie, elle ne va pas au p’tit bonheur la chance, elle explose !
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En attendant la prochaine déclaration de guerre...
- Le 01/04/2015
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A attendre l'ouverture de la chasse, le début de la saison de tauromachie, la prochaine déclaration de guerre, je constate que la guerre est ma vraie langue maternelle.
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J'ai des ambitions d'été
- Le 24/03/2015
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J'ai des ambitions d'été, de plein soleil... des envies de rhum, d’exécutions et d'auteurs italiens.
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Qu'avez-vous à dire pour votre démence ?
- Le 20/03/2015
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Bien pire que la débauche des corps : la débauche des âmes...
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Le destin s’impose
- Le 16/03/2015
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Je ne suis convaincu que par les trajectoires extrêmes. L’homme, déjà père, au bras d’une femme complexe ou bien l’homme, solitaire, ascète, ermite. L’héroïsme rayonne dans ces deux destins.
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La joie sombre écrasée par le soleil
- Le 12/03/2015
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Je suis de taille à assumer ce paradoxe crucifiant : je suis fait pour la joie sombre écrasée par le soleil, éprouvée au feu de la négation et carbonisée par excès de lumière.
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Le péril de l’ennui
- Le 10/03/2015
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Dans certains états d'âme, l'aventure violente est une conspiration ouverte contre le péril de l’ennui.
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Ces gros mots qui paradent
- Le 08/03/2015
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Mon esprit répugne à l’usage excessif de vocables prestigieux depuis qu’ils sont mis sous surveillance, estampillés monopole d’Etat… La liberté et l’égalité, par exemple, sont plus des chevaux de Troie que des chevaux de course. Je préfère aujourd’hui croire aux mots de chair et de sang, aux mots qui hurlent ; comme l'amitié, la famille ou le courage.
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L'ultime citadin
- Le 19/02/2015
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L'ultime citadin : Parc Monceau ? Déjà la campagne !
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Boutefeu sémantique
- Le 07/02/2015
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Lecture, insomnie, coulée d’air, intuition, café, amplification… montée sans fin d’un seul en avant … mélange fougueux… Un livre n'est pas un artifice inerte ; tout écrivain est un boutefeu sémantique.
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Je suis contre
- Le 04/02/2015
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Aujourd'hui j'ai pensé à la mort. Je n’y ai vu que des désagréments. Donc, je suis contre.
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Il y a toujours une clientèle pour la mort
- Le 03/02/2015
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Il y a toujours une clientèle pour la mort : une certaine jeunesse, les femmes aureviliennes, les soldats perdus et les martyrs. C’est d’eux dont nous nous souvenons… plus rarement des bons vivants.
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M’éloigner de mon époque.
- Le 30/01/2015
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Seuls les assoiffés seront absous. La sècheresse de l'âme c'est la damnation.
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Ambition contrariée
- Le 28/01/2015
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L'ambition est de conjuguer ces deux contraires : instruire les chèvres et amener les étudiants à l'abattoir.
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L'aplomb imperturbable des viscères
- Le 18/01/2015
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La plus abominable des perversions modernes : l'aplomb imperturbable des viscères sur la légèreté de l'âme …
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De puissants dieux sont à l’évidence à leurs côtés
- Le 11/01/2015
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Avez-vous remarqué, en ces temps vulgaires, les mimiques et les minauderies de l’homme moderne, sentimental, gorgé de rêves en low-cost, fait de poses ténébreuses de coquelets…Eh bien cet homme moderne, tout imbu qu’il est d’humanitarisme et de droits de l’Homme, n’aime pas l’homme ! Ce dernier lui fait peur, lorsqu'il boit et mange son terroir. Il lui fait peur avec ses habits de désinvolture rehaussés du sobre d’une femme soulignée d’enfants brûlants. Il lui fait encore peur par sa voix placée, par son attitude de dédain aristocratique, par sa beauté asymétrique et virile ... L'homme moderne est fait pour avoir peur des hommes ; devinant dans un dernier soubresaut inconscient, que de puissants dieux sont à l’évidence à leurs côtés.
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Visez haut, visez le cœur !
- Le 01/01/2015
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2015, haut les cœurs, avec nos meilleurs voeux !
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водка, пей до дна
- Le 22/12/2014
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Ils mettent du soda dans la vodka… contemporains incultes qui souillent les rivières de Russie en y déversant les eaux du bayou, et insultent Ivan le Terrible en le faisant entrer dans les Clubs efféminés anglo-saxons. « J’aime la vodka, elle est blanche. Elle est sûrement intelligente » lançait Roger Nimier. Toast viril et crâne, qui se boit debout, sous le coup d’un claquement de talons ; tradition des hussards vidant cul-sec leurs verres aux charmes des dames avant de partir flirter avec la belle mort.
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L’éloge du moi à tous les étages de l’indécence
- Le 14/12/2014
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Trouble de la personnalité histrionique … voilà le mal, ce besoin excessif de plaire, l’éloge du moi à tous les étages de l’indécence, la séduction pornographique où rien est caché, tout est obscène d’exhibitionnisme…et le vomi des pleurs pleins de caillots de ressentiments, de colère, de drame, de victimisation si chacun ne vient pas flatter la croupe, chialer avec… un théâtral pathos acclamé par les média, mis en scène par les réseaux sociaux.
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Eloge du vice
- Le 14/12/2014
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La modernité a deux ruses sournoises pour éloigner les jeunes de la vertu. La première consiste à les persuader que la vertu exige une vie triste sans aucun divertissement ni plaisir. La seconde, laisse traîner une fausse espérance en ce qu’une vie de débauche, au pire des cas, sera pardonnée au moment de la mort.
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La mission des femmes
- Le 07/12/2014
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La mission des femmes est de faire les hommes.
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Voilà toute mon occidentalité
- Le 29/11/2014
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Une âme celte dans un corps allemand et son verbe latin, plongés dans les tourments de la steppe russe, voilà toute mon occidentalité. -
Qu’offre-t-on à notre admiration ?
- Le 22/11/2014
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Qu’offre-t-on à notre admiration ? Une brune avec des yeux où tout homme aperçoit un lit défait là où nous désirions l’exemplum antique de Lucretia. Je condamne l'insupportable supplice de la médiocrité tout autant que le suicide de la morale.
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C’est dans le silence qu’on assassine le mieux
- Le 16/11/2014
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Le bruit des révolutions, les harangues des complots, ne sont là que pour se faire peur, n’engagent jamais rien sur la voie du définitif. Car seul le silence convoque les grandes décisions. C’est d'ailleurs dans le silence qu’on assassine le mieux.
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Petit vice aux volutes sulfureuses
- Le 15/11/2014
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On ne parle pas assez de l'érotisme d’une femme qui fume. Position langoureuse de la main, poignet dénudé, bouche entrouverte, yeux fermés, fumée vaporeuse... arme de séduction fatale … détail insignifiant pour la majorité, mais qui prend toute son importance par ce qu’il laisse percevoir de possibilité transgressive ; petit vice aux volutes sulfureuses. L’homme séduit avec ses vices, la femme, elle, parie sur sa partie ingénue diaboliquement attirante. Dans ce jeu, le fume cigarette devient figure esthétique d’un fétichisme facile, mais au fort potentiel érotique. S’il y a une beauté française, c’est ici qu’elle s’élève. La femme française a trente ans lorsqu’elle atteint cette maîtrise de l’élégance sobre, minimaliste ! Avant ? … que d’hystéries vulgaires, que d’incandescences maladroites. Cette femme de trente ans donc, qui abandonne peu à peu le terrain de la séduction malsaine par nécessité du temps, cache la plus hautaine des dominatrices : beauté intelligente, fatale, et maternelle. Elle met la même lenteur fauve dans ses déplacements que dans sa volupté de salon… elle fume comme la lionne se repose auprès de la marre… avec délectation.
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L'idéalisation du désir
- Le 24/10/2014
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Projection, idéalisation et désir, voilà la synthèse des amours impossibles. C'est le sens du définitif et du sacrifice à leur apogée. C’est aussi l’histoire tragique d’un lâche et d’une traitresse.
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Une fraternité, insensible aux mauvais courants du monde
- Le 14/10/2014
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J’ai toujours rêvé de l’existence d’une société secrète, qui se rencontrerait dans des lieux sombres parfumés d’effluves mêlant l’opium, l’encens et le soufre ; un clan, un peu obscur, qui serait le repaire de chevaliers venus d’un autre siècle, échoués sur les rivages pollués du monde moderne ; une fraternité, insensible aux mauvais courants du monde, fondée sur la quête de la Justice, de la Beauté et de l’Ordre juste ; bref j’ai toujours rêvé de l’existence d’une famille, amante de la pénombre, dont les membres brûleraient ensemble du même feu qui les habite.