Littérature, kidnapping et pornographie
- Le 24/04/2015
- Dans Pneumatiques
- 2 commentaires
Une photo exhibant une citation surlignée, un bout de doigt tenant le livre écartelé, offert à tous les regards, le titre en haut de la page dans le cadrage, en surplongée... Le photographe nous force à regarder... L'environnement est toujours informel ; un bout de plage, un balcon, une chambre dans un éclairage pisseux, un extrait de jambe pour les jeunes filles. On sent une honte refoulée... L'image dispute la vulgarité exhibitionniste d'un décor de porno ou d'une caméra amateur fixant l'otage bâillonné, souillé. Une preuve qu'on détient bien le livre, qu'on l'a effeuillé... une preuve de lecture, une "evidence" disent les Brits, comme il existe des preuves de vie pour les otages. Car il s'agit bien de ça : le livre, l'auteur, la citation sont pris en otage par ces petits rongeurs de littérature. Bientôt on trouvera la littérature enfermée dans des clubs privés pour des stripteases avec des clips d'experts pratiquant une dissection en direct.
Pour ma part, j'ai la lecture privée, pudique voire égoïste...
Lecture et solitude dissection du cadavre de la littérature citation exhibitionniste
Commentaires
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- 1. Thierry de B. Le 27/04/2015
La noirceur vient souvent de mauvaises lectures, de lectures mal faites plutôt — de lectures ne réunissant pas autour d’elles ce qu’il faut. -
- 2. Real Yrano Le 25/04/2015
Exact ! Voir MES auteurs mis sur la place publique, sous les crachats jaloux comme sous les vivats d'ignares m'insupporte au plus haut point.
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