Copyright © since 2005
-
....
- Le 08/05/2019
- Dans Citations
- 0 commentaire
A notre époque inculte, on a parfois envie de fuir la barbarie pour les temples grecs, les contours flous pour les lignes droites et enfin les phrases emphatiques et sombres pour une langue claire et noble.
H. Sienkiewicz
-
Le surgissement d’une couleur qui aille au monde
- Le 01/05/2019
- Dans Ligne de faille
- 3 commentaires
Au petit matin, sur un coup de téléphone à l’improviste, ils se retrouvaient à Rennes dans l’odeur singulière des villes de province encore endormies. Ils en avaient fait une habitude d’escale depuis maintenant bien longtemps. Rien n’avait modifié ce rituel ; ni le changement de propriétaire, ni la nouvelle décoration ou les profils différents des habitués. « Allo ?... c’est moi ! Je t’attends au Picca ». Ils s’asseyaient en terrasse en attendant l’heure des grandes ombres qui s’allongent, une meilleure lumière. Ils fumaient tranquillement des Lucky-Strike, ne buvaient que des grands whiskies comme des marques d’effronterie, accompagnés d’un grand café hautement aristocratique et colonial. A cette heure-ci, il n’y avait jamais personne. Pas un bruit hors les grands mots qui tranchaient leurs débats avec des reflets épurés et définitifs.
Tournés vers la grande place, ils espéraient le surgissement d’une couleur qui aille au monde… une densité palpable… le baroque d’une aube à l’épaisseur d’un tissu riche et cramoisi.
-
Se nourrir d'une ardeur déchirante
- Le 25/04/2019
- Dans Ligne de faille
- 0 commentaire
Il faut toujours une grâce à la souffrance. Se nourrir d'une ardeur déchirante est l’une de ces bénédictions!
-
Voilà ce que le monde moderne m'apporte
- Le 11/04/2019
- Dans Pneumatiques
- 1 commentaire
Je perds une illusion par jour, j'épuise le stock dans la considération de la triste réalité de la modernité, sans lueur spirituelle, jusqu’au plus noir du désespoir. En contrepartie je construis une forteresse dure et blanche de certitudes. Voilà ce que le monde moderne m'apporte, en plus du froid et des imbéciles.
-
Je rêve d'escales
- Le 07/03/2019
- Dans Pneumatiques
- 0 commentaire
Je rêve d'escales dans des ports mythiques, avec leurs rades, leurs quais bruyants de bars de marins, leurs navires au mouillage baigné dans l'odeur de fioul lourd et de poisson. J’entends la musique envoûtante de l’aventure romantique des fortunes de mer aux milles parfums du monde.
-
Epouse là et meurs pour elle !
- Le 21/02/2019
- Dans Joyeuse sédition selon Matthieu
- 0 commentaire
Elle pianotait quelques notes sur le piano, dansait seule dans le salon, les yeux fermés, et Matthieu était jaloux de la musique et du soleil qui venaient caresser tout son corps. A son tour il fermait les yeux et enfermait l'ombre fugitive et gracieuse dans sa mémoire... Peut-on dire d’une femme qu’elle est exagérément belle, comme un paysage ou plus rarement une note ?
-
La vérité est un personnage historique fascinant !
- Le 14/02/2019
- Dans Pneumatiques
- 0 commentaire
...
-
Gauche évanescente, droite marmoréenne, reste la légèreté...
- Le 07/02/2019
- Dans Coupure de presse
- 0 commentaire
...
-
Fauves insensibles aux promesses
- Le 29/01/2019
- Dans Ligne de faille
- 0 commentaire
Nous constituons peu à peu un héritage de la revanche que nos enfants viendront réclamer ! Leurs désirs insatiables de joie outrepasseront l’immense plaine des mélancolies contemporaines. Ils seront les prochains géants des grands vents, des tempêtes. Ni charognards, ni prédateurs… fauves insensibles aux promesses
-
A tous vents
- Le 22/01/2019
- Dans Pneumatiques
- 0 commentaire
Rien ne me hante plus que les vents marins ; leur promesse d'aventure.
-
L'essence du monde
- Le 15/01/2019
- Dans Citations
- 1 commentaire
L'ivresse du monde est mortelle.
Alexandre Pouchkine
-
La possibilité radicale d'une joie violente
- Le 01/01/2019
- Dans Ligne de faille
- 0 commentaire
Et pourquoi, au plus noir du désespoir de ce monde à la dérive, ne pas envisager la possibilité radicale d’une nouvelle joie violente, sans compromission ?
-
Je vais aller accueillir la nuit
- Le 29/12/2018
- Dans Ligne de faille
- 0 commentaire
Je vais aller accueillir la nuit avec des offrandes : une musique révoltée et un alcool fort. Alors, je me replongerai dans l’Iliade et l’Odyssée pour me laver des souillures contemporaines aux grandes eaux claires des mythes grecs. Il y a des dieux à ne pas fâcher.
-
L’alliance des mâts qui défie les tempêtes
- Le 30/11/2018
- Dans Pneumatiques
- 0 commentaire
Plus tard, je vous parlerai des paysages irréfutables de l’alliance des mâts qui défie les tempêtes et de cette légèreté si spéciale des matins de pleine mer, lorsque la peau hésite...
-
Né sauvage !
- Le 16/11/2018
- Dans Ligne de faille
- 0 commentaire
Quand on a la chance d’être né sauvage, indompté, il faut se battre comme une brute pour le rester.
-
Beauté inaltérée des femmes de clan
- Le 02/11/2018
- 1 commentaire
Devant toute femme de clan, à la beauté inaltérée d'un peuple cohérent à travers les siècles, il faut savoir baisser nos yeux iconoclastes.
-
Il en restera toujours quelque chose
- Le 25/10/2018
- Dans Pneumatiques
- 0 commentaire
Il n'y a pas de grand voyage sans péché.
-
Inutilisable pour la société
- Le 18/10/2018
- Dans Citations
- 0 commentaire
Il est doux de songer que l'on reste volontairement inutilisable pour la société.
Roger Nimier
-
Banquette 612
- Le 04/10/2018
- Dans Ligne de faille
- 0 commentaire
Ai croisé un jeune d'aujourd'hui : dépeigné de plusieurs jours, avachi des paupières, les chairs déjà molles, sérieux, le nez mal planté, le menton fuyait là où le sourcil avançait planté sur une arcade sombre. Large bouche, dents espacées, lèvres colériques et bleues, aucune harmonie ne venait lier chacun des traits. Un pilier du genre ! Enfoncé dans une nonchalante affligeante, il ne faisait manifestement aucun effort pour tenir une posture. Ses formes épousaient exactement l'air du temps et le fauteuil pullman 612 du navire de traversée vers la Corse. Il dévisageait chaque passager, essayant de trouver chez eux quelques points communs qui pourraient l'ancrer dans l'espèce humaine. Las, il s'exhiba avec un magazine faisant l’apologie du spécisme.
Je glissais ma main dans mon vieux sac bergam, pris un papier bristol et rapidement je griffonnais " On ne tombera qu'après avoir osé de grandes choses". En toute discrétion, je fis pousser la missive vers le passager 612, par le biais d’un personnel de salle. A la lecture de l‘aphorisme de Sénèque, le jeune balaya la salle, l’œil enfiévré. Il s’était relevé, le torse bombé, le menton fièrement dressé, la mâchoire serrée. Je venais de lui offrir quelques promesses viriles de cicatrices d’homme. Je pris une rasade de rhum de ma fiole et me tournais vers le grand espace marin.
-
L'heure bleue
- Le 01/09/2018
- 0 commentaire
La couleur de la noirceur n’est pas noire. Regardez mes nuits blanches, elles sont bleues !
-
Le rhum est une excuse !
- Le 04/08/2018
- Dans Pneumatiques
- 0 commentaire
J'ai perpétuellement dans la gorge, un peu de sel de rade, de gasoil de soute et un fond de rhum.… j'ai toujours dans la tête un rêve de départ.
-
Nous sommes les fauves escortant les vents violents
- Le 21/07/2018
- Dans Ligne de faille
- 0 commentaire
Notre multitude n'est encombrée de rien ! Elle se prépare au pire. Elle avance, la faim au ventre... une faim d'aventure, de révolte, de grondement. Nous sommes les fauves maigres escortant les vents violents.
-
Ne jamais se renier.
- Le 14/07/2018
- Dans Ligne de faille
- 0 commentaire
Le mode d’agglomération de l’humain, c’est la ville. Là, l’homme se recroqueville, se ratatine, se rassemble, se centralise, s’unit, s’agglomère en une chose qu’on appelle la société moderne. J’en fais mon champ de bataille.
-
Il plane une odeur de cendre
- Le 05/07/2018
- Dans Ligne de faille
- 0 commentaire
Quitte à avoir des adversaires, je les préfère exagérément forts. C’est toujours beaucoup plus intéressant quand on exagère. Le courage doit être le même des deux côtés de l’orage. Ce n’est plus le cas. De l’autre côté, le monde s’ennuie, vacille et se réduit. Ils viennent à tout détruire à mesure qu’ils avancent dans leur détestation d’eux-mêmes. Alors, débout sur l’édifice merveilleux de la barricade, je mesure, sans indulgence, l’extrême misère de l’homme et de sa femme anéantie. Il plane une odeur de cendre. Et je méprise cet instant subtil et éphémère, lorsque le monde bascule, lorsque l’homme ressemble monstrueusement à l’homme.
-
Je suis de l'été incertain des déserts arides
- Le 21/06/2018
- Dans Pneumatiques
- 0 commentaire
Nous ne sommes pas de la même saison. Vous êtes de l’été tempéré ; celui qui se délecte du velouté du soleil qui s'endimanche et des mensonges hallucinogènes de la chaleur réfractée sur le bitume. Je suis de celui, incertain, des déserts arides, qui s'offre au silence dans la contestation radicale de toute forme de tristesse.
-
La nostalgie de la foi
- Le 20/06/2018
- Dans Citations
- 0 commentaire
Peut-être suis-je un incroyant, mais alors un incroyant qui garde la nostalgie de la foi.
Pier Paolo Pasolini -
Une guerre contre vous qui mourez trop lentement !
- Le 13/06/2018
- Dans Ligne de faille
- 0 commentaire
Une guerre contre vous qui mourez trop lentement. Une guerre en compagnie d’amis ensevelis. Une guerre contre tous ces nouveaux mots inutiles qui encombrent nos rues et vos gorges ingrates. Une guerre qui viendra accaparer les grandes parcelles de nos espoirs avec des mots qui ont de la mâchoire. Une guerre accompagnée de certitudes simples et dures comme des cris. Il y a encore de la grandeur à servir aux avant-gardes du monde qui commence au bord du siècle…
-
Bel été brutal
- Le 06/06/2018
- Dans Pneumatiques
- 2 commentaires
Je voudrais qu’il soit perpétuellement midi sous le soleil d’une peinture urgente et violente de Nicolas de Staël !
-
Mon époque ne me ressemble pas
- Le 26/05/2018
- Dans Pneumatiques
- 3 commentaires
Mon époque ne me ressemble pas ! Je veux ne rien lui devoir, ne rien solliciter d’elle et parier contre ses goûts, ses fantasmes. Dans ce temps effrayant où règne, pascalien, le "silence éternel des espaces infinis", l’homme véritable n’a plus sa place.
-
Difficile de dénoncer le vice
- Le 19/05/2018
- Dans Ligne de faille
- 0 commentaire
Difficile de dénoncer le vice après avoir déconstruit toutes les valeurs.
-
Croire de nouveau qu’il y a encore quelques rêves à réaliser
- Le 05/05/2018
- 0 commentaire
M’absoudre dans la beauté crissante du grand lac gelé, aux figures fractales, aux arêtes vives heurtées. Me noyer dans l’ivresse ruisselante de la pluie d’hiver. Courir jusqu'à m'en glacer les poumons, la chair transpercée d’aiguilles de verre que le vent me lance. M’égarer dans la brume gardienne du fracas sourd des coups de tonnerre. Faire lieu d’une cabane, de la contraction d’un moment abandonné de la modernité. Rester loin des carnages, du suicide précipité de l’occident, ce souverain défunt d'une promesse non tenue. Ressurgir de l’exil au printemps. Reprendre à la patère, la veste rugueuse, vieil étendard fidèle de l’aventure. Croire de nouveau qu’il y a encore quelques rêves à réaliser pour les assoiffés de bleus, pour les yeux perdus.
-
La souffrance avec des mots irréprochables
- Le 28/04/2018
- Dans Pneumatiques
- 0 commentaire
La souffrance avec des mots irréprochables est un luxe de poète, de soldat, de trappiste.
-
L'aventure n'a rien à voir avec la jeunesse
- Le 21/04/2018
- Dans Pneumatiques
- 0 commentaire
L'aventure sourit rarement au jeune âge, c'est son châtiment.
-
Rome est assurément une ville faite pour y mourir.
- Le 14/04/2018
- Dans Pneumatiques
- 1 commentaire
...
-
Là, gisait le mal
- Le 07/04/2018
- Dans Citations
- 0 commentaire
Là, dans ce monde de mécanisme avide, si avide, d’une avidité mécanique, brillant de lumières, vomissant du métal chaud, et éclatant des mille bruits du trafic ; là gisait le mal immense, prêt à détruire tout ce qui ne s’adaptait pas.
David Herbert Lawrence
-
J’oppose la vie entière à la vie tronquée.
- Le 31/03/2018
- Dans Pneumatiques
- 0 commentaire
Il y aurait une beauté brune et païenne, carnation chaude et érotique d’amante ainsi qu’il y aurait une beauté blonde et chrétienne à la blancheur lumineuse et sphérique, diffusant une ingénue douceur flamboyante. J’ai pour ma part la conscience du sang, l’extase érotique de la procréation, l’éthique de la fidélité, l’esthétique de la complicité d’une femme unique et précieuse. J’oppose la vie entière à la vie tronquée.
-
J'attends les barbares.
- Le 24/03/2018
- Dans Pneumatiques
- 0 commentaire
-
Y a t-il encore des innocents, des purs, à épargner ?
- Le 17/03/2018
- Dans Pneumatiques
- 0 commentaire
Méfiez-vous du romantique orgueilleux et du nihiliste immature; deux incomplétudes au lexique périmé, sombrant dans la révolte de chroniqueurs, dans la mathématique de la posture. Avoir cru en tout, ne plus croire en rien puisque tout se dérobe dans le renoncement de la perfection, dans l’agonie de la dignité, dans la destitution du primat de l’individu. Méfiez-vous, car dans ce monde plongé dans le désenchantement, secoué d’immenses colères inutiles, il n’y a plus d’innocents, plus de purs à épargner.
-
Inexorablement vers la bombe
- Le 23/02/2018
- Dans Pneumatiques
- 0 commentaire
J’ai une culture intuitive, lentement levée de mes emportements, allant de prétextes en querelles, de musiques intérieures en hurlements, de conversations à l’écriture, de l’action à la chambre monacale …. mon tempérament assure l'unité du tout dans le long cheminement d’une mèche lente allant inexorablement vers la bombe.