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Club fermé
- Le 11/07/2016
- Dans Pneumatiques
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Têtes brûlées, aristocrates ruinés, amoureux déçus, soudards, idéalistes exaltés, demi-soldes oisifs et encombrants, enfants de malheur, âmes perdues, pêcheurs repentis, tous à la recherche d’une autre chance, d’une deuxième identité, d’une vie meilleure. Autant d'histoires personnelles, ayant abandonné le quotidien pour se confronter à l'histoire du monde. La légion, cet habile attelage hétéroclite, formé d'hommes étrangers si peu considérés, exprime une communauté de destin, d’histoire, qui s’affranchit des règles sociales de la société au sein d'une collectivité de fer. C’est un milieu en bande organisé, sans caste même s'il reste fortement hiérarchisé. La Légion reste le meilleur club du monde, où chaque membre a quelque chose en commun que personne d’autre ne peut avoir. A Moscou, à Paris, à New-york, avec de l’argent n’importe qui peut être membre de n’importe quel Club, sauf celui de la légion.
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Ne dis jamais du mal de la mer
- Le 09/07/2016
- Dans Citations
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Ne dis jamais du mal de Dieu, ni de la mer.César Antonovitch Cui
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La vertu ?
- Le 24/06/2016
- Dans Pneumatiques
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La mêlée !
- Le 20/06/2016
- Dans Pneumatiques
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Certains sont entrés dans le rugby comme d’autres entraient en religion au temps des croisades : Il s’en suit une liste de martyrs mais aussi de saints et de renégats. Roger Nimier disait d'ailleurs, "l’homme naît mauvais, la société le déprave, mais le rugby le sanctifie".
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Ecrire sa colère
- Le 15/06/2016
- Dans Citations
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Je ne peux pas écrire une phrase qui ne contienne pas une dose de rébellion. Sinon elle ne m'intéresse pas.
Albert Cossery
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Pourquoi êtes-vous si joyeux ?
- Le 11/06/2016
- Dans Pneumatiques
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- Pourquoi êtes-vous si joyeux ? me demandèrent-ils
- Par esprit de contradiction, de contrition et de conspiration !
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La modernité y coulait son râle
- Le 07/06/2016
- Dans Joyeuse sédition selon Matthieu
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Il avait un regard étrange, taché de guerres avec un sourcil comme une plume qui gardait la trace d’une ancienne douceur dont il ne détenait plus aucune preuve. Une cicatrice abimait sa joue. Il avait le parfum des cigarettes, des décisions rapides et la persistance de [la forêt], comme un leitmotiv d’aventure. Derrière la vitre, derrière le filtre opaque de la pluie, il avait senti assez de forêts pour briser une tempête. Il avait attendu là, dans le silence du café qui passe lentement. Les fumerolles de la tasse, la lueur d’un soleil ocre de fin de journée, semblaient uniquement là pour adoucir l’agressivité toute militaire de son arrogante virilité. Il était resté ainsi jusqu’au cri du milan, vers 17h.
Dans une économie de paroles et de gestes, encombré d’une sorte de solitude un peu fatiguée - celle des moines, des taulards et des soldats en embuscade - il quitta la salle qui sentait la cantine chronométrée des lycées militaires. Il dit au revoir au patron du bar, comme ça, comme un adieu. Il disait toujours au revoir de cette manière polie, distante. A tout prendre cela ressemblait à de la gentillesse pour qui n’y prêtait pas attention. Une fille lui lança un regard effronté qui se voulait une invitation au voyage. « Ongles noirs et cheveu gras, la voilà la bohème », pensa-t-il. Dehors il se mit droit, face au vent, comme sous le feu, sanglé de courage, les pensées striées de blessures.
Il s’enfonça sur une piste embrumée qui suivait le torrent glacial, la modernité y coulait son râle, lui son espérance de renaissance.
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La mort n'est pas une excuse
- Le 03/06/2016
- Dans Affiche
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Où sont passés les brûlants, les condamnés, les croyants hérétiques, les ermites fous ?
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Nous irons vers le soleil épuiser notre jeunesse
- Le 27/05/2016
- Dans Pneumatiques
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J'ai l'exigence impérieuse des étés flamboyants plongés dans l'immensité liquide sombrement bleue, lorsque la brûlure insidieuse des parfums modifie l'apparence de l'air. La révélation de la joie est l"écho de tout cela.
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L’instinct me pousse à l’indifférence.
- Le 23/05/2016
- Dans Pneumatiques
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L’indifférence, c’est ce qui sépare ma peau du reste.
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J'aime la manière réaliste des journées provinciales à peindre la vie
- Le 18/05/2016
- Dans Pneumatiques
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J'aime la manière réaliste des journées provinciales à peindre la vie : leur vigueur matinale un peu triste sous la déchirure du soleil, leurs marchés débordants sous les halles, leurs zincs aux accents terreux, le visage des passants à la douceur des années 80 impensable ailleurs, la femme à sa fenêtre entrouverte, la pâleur précieuse et languide des soirées.
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Quel Dieu est disponible ?
- Le 16/05/2016
- Dans Ligne de faille
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La terrible maturité mélancolique des orphelins aboutit toujours à la quête du père. Et tant qu’à faire, ces enfants livrés trop longtemps aux vacances, veulent un père viril, exigeant et valeureux. Tout cela se lit à nu dans l’aplomb provocant de la grondante génération d’aujourd’hui. Évidemment, l’Histoire seule offre un père, et nous connaissons par cœur et sang tous les pères en stock ; on s’est tellement employé à les castrer au cours de ces dernières décennies. Désabusés, les rejetons chercheront un Dieu. Ce qui importe maintenant, c’est de savoir quel Dieu est disponible.
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Le camp des barbares
- Le 13/05/2016
- Dans Ligne de faille
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Un livre à la main en zone contemporaine… se sentir étrangement, non plus suranné, mais barbare.
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Aucune envie de parler actualité... sursaut de dignité !
- Le 11/05/2016
- Dans Coupure de presse
- 1 commentaire
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Vouloir la pleine mer et vivre dans les brisants…
- Le 08/05/2016
- Dans Ligne de faille
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Vouloir la pleine mer et vivre dans les brisants…
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Je connais des mots qui seraient prêts à témoigner contre moi.
- Le 04/05/2016
- Dans Pneumatiques
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Je connais des mots qui seraient prêts à témoigner contre moi. Et je me moque de leur condamnation car je doute de leur moralité et de leur sens lorsque je les vois se coucher lascivement dans n’importe quel papier, frémir sous toutes les plumes caressantes. Je n’ai d’estime que pour leur ombre, leur écho, leur odeur, leur reflet et leur résonance, où s’entend leur monde insondable, où ils s'écorchent d'un frôlement, où ils explosent d’une friction.
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J’apprends la vie
- Le 30/04/2016
- Dans Pneumatiques
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J’apprends la valeur du travail auprès d’hommes qui allumaient leurs cigarettes avec des chalumeaux, qui brisaient la caillasse…
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Actualité : En ces moments exclusifs, il faut brûler le Palais.
- Le 26/04/2016
- Dans Coupure de presse
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Regroupements, malentendus, qu’importe, rendez-vous sur la colline, brassez, agitez, indensité, comme on danse, décolletés et torses, réglez vos montres, culot des exagérés, se rencontrent, se collent, se mêlent, explosent l’hémisphère de l’assemblée, pendaison des gossplans, décombres, putain de nuit, à bout de soufre, yeux cernés du nouveau jour, nouvelle peau, faire craquer les os, épaule contre épaule, tomber, se relever, se déployer, fermer le cercle, resserrer l'étau, plumes et goudron aux salopards, couper les têtes, hydre puante, offrir nos gueules nouvelles, le vent sur nos poitrines, l'épure d'un souffle … D'abord c'est l'air qui se modifie, le reste vient en surplus sous la grand-voile noire.
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Voilà le soleil ! Comme il monte, je monte aussi.
- Le 24/04/2016
- Dans Pneumatiques
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J’ai l’instinct du soleil, ce bonheur épicurien, paisible, raffiné, aristocrate. Voilà le soleil ! Comme il monte, je monte aussi.
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Actualité : Femmes ardentes
- Le 22/04/2016
- Dans Coupure de presse
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Comme toutes les femmes, la violence contient une part de vérité.
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En attendant la prochaine soif…
- Le 19/04/2016
- Dans Pneumatiques
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Comme chaque matin de ces journées épaisses de bruine humide, l’homme rôdait sur la place, traînant ses yeux agités, son visage de nuit aux arrières salles bruyantes et insomniaques ; tournant autour du bar, certain d’y sombrer, aspiré par ce tourbillon. Dès 8h00, au lever de rideau, il entrait en scène, premier client, seul au bar, accoudé dans ses pensées, le zinc en miroir, l’homme prenait la pose en siphonnant un alcool fort à la mort de la nuit bancale passée solitaire, mouillée d’embruns et de bruine. A midi, les habitués complétaient le paysage sans que cela ne vienne perturber l’homme. D’écueils en galopins, de rouge en écueils, il poursuivait sa course quotidienne et périlleuse.
Lorsqu’il était entré, captivé par l’automne qui s’éternisait dans un ciel brouillé, l’homme était déjà à l’ouvrage ; un verre de rouge abrasif, certifié Vinexpo, dans une main à la fermeté surprenante. Lui, avait trouvé une table de bois en compagnie agréable d’un fauteuil de cuir tourné vers la place qui menait au port. Il se prélassait là, tranquillement posé sur l'aiguille des heures dont il n’attendait rien, plongé dans une douce ivresse conjuguée de vin, d’aventure, de clan, et de beau style ; calfeutré pour plusieurs jours dans la lecture, l’alcool. Il avait eu envie de regarder la mer comme d’autres se rendent à la gare ou suivent des nuages, pour s’offrir l’idée d’un vrai départ. Il envisageait de prendre pension dans un bel hôtel d’une station balnéaire de l’Atlantique où nul client ne s’aventure plus en basse saison. La grande baie vitrée de sa chambre s’ouvrirait sur le fantasme parisien de la pleine mer : océan, draps frais, vent léger.
L’homme le scrutait. Il s’en aperçut en croisant son reflet déformé par les fleurs de trempe de la vitre. Il interpella la serveuse, commanda un Chapelle d’Asseaune : vin égoïste, vin initiatique. L’idée du visage de l’homme s’insinua jusqu’à sa mémoire reptilienne qui gomma les rides, boursoufflures et cicatrices ; reformula la coiffure en quelque chose de plus propre. Il laissa le cerveau faire son travail d’analyse, de recherche et s’attacha à observer les choses plus légères. Il caressa du regard le verre plein d’une philosophie coupable en se disant qu’aucun vin n’est totalement innocent. Il sourit. Celui-là était léger comme une lecture d’été, ne laissant aucun regret, juste une petite tristesse calme. Jeu d'épaule détaché, rehaussé d’un soupir, il regarda le pavé de la rue qui descend vers le port. Un pas féminin le détourna. Il suivit le mouvement de caméra qui se détachait des pavés pour respirer le déhanché à la grâce délicate protégée d’une simple ligne d’agrafes fragiles. La silhouette galbée baigna dans une lumière éphémère dont un rayon en contre-jour offrit un bref déshabillé indiscret. Il ferma les yeux comme quand on embrasse. Il chercha une très belle musique pour accompagner ce moment ; quelque chose d’italien peut-être. Mais le moment était passé.
Il se leva pour trouver son hôtel de bord de mer. Quel nom portait-il déjà ? Il envisageait tranquillement de passer par la promenade qui ne devait être fréquentée que par les rafales du vent qui se levait et les bancs vides qui lui semblaient tout à coup si étrangement familiers. Il se dirigea vers la porte dans un dansé qui ressemblait à un faux trébuchement, attrapa son épais caban, surpris de le sentir trempé. Il se sentait invincible. Il pensa se retourner pour offrir généreusement un sourire accompagné d’un geste arrondi vers le bas, comme une demi-révérence, à l’homme qui ne l’avait pas quitté des yeux tout au long de sa présence. Mais devant la porte, il se heurta au reflet de la glace, au reflet de l’homme mêlé à son propre reflet égaré. Il brisa la glace sans tain et l’armure éclatée lui révéla qu’il n’était que l’étrange délire de l’homme, son hallucination tremens, le reflet de la réalité. Il eut cette sensation d’excavation, de faille, de souffrance, que même un cri ne pouvait posséder.
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Mes terribles certitudes inquiètes
- Le 15/04/2016
- Dans Pneumatiques
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Et je suis là, rasé de frais, le cheveu court, l’air grave de mes terribles certitudes inquiètes. Et voici que je m’interroge sur un simple frisson du vent, que j’écris sans destination précise.
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Du vent de l’hiver il ne reste plus rien
- Le 11/04/2016
- Dans Pneumatiques
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Je vais m'asseoir là, sur la terrasse au bord de mer.
Le vinyle craque sous les notes de Chet Baker.
L’ivresse n’est pas venue. C’est pourtant une nuit à faire des feux d'artifice.
Tout me semble soudain si tamisé à l’ombre d’un soleil qui s’endimanche.
Du vent de l’hiver il ne reste plus rien à part quelques frissons.
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Les longs jours des grandes plages encore muettes
- Le 07/04/2016
- Dans Pneumatiques
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Prolonger la belle saison des longs jours des grandes plages encore muettes d’avril.
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Et tant qu’à mal faire
- Le 03/04/2016
- Dans Pneumatiques
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Avoir les haines enthousiastes, les insolences illégitimes ... et tant qu’à mal faire, être indifférent à leurs échos.
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Actualité : L’impatience de l’apocalypse
- Le 31/03/2016
- Dans Coupure de presse
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L’impatience de l’apocalypse qu’on appelle parfois révolution.
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Un non total : ni gueux, ni maître !
- Le 24/03/2016
- Dans Citations
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Le refus a toujours constitué un geste essentiel. Les saints, les ermites, mais aussi les intellectuels. Le petit nombre d’hommes qui ont fait l’Histoire sont ceux qui ont dit non, jamais les courtisans et les valets des cardinaux. Pour être efficace, le refus doit être grand, et non petit, total, et non pas porter sur tel ou tel point.
Pier Paolo Pasolini, La Stampa, 1975
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On ne sait jamais comment la colère est née
- Le 21/03/2016
- Dans Joyeuse sédition selon Matthieu
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L’appartement était dans un quartier qui n’avait aucun humour mais compensait avec une certaine poésie de l’abandon à laquelle il restait insensible : charme mélancolique, fausse intimité façonnée par un quotidien bourgeois. Il regardait la place à travers les persiennes de fer de la fenêtre, au troisième étage. Le front appuyé sur la fraîcheur de la vitre, il apercevait les pavés descellés de la rue dont le nom porté sur l’émail bleu de la plaque lui rappelait sa jeunesse. Son souvenir se promena quelques instants dans la rétrospective des années qui ont inventé la mélancolie des fast-foods et la poussière soulevée par les chevaux des néo-hussards. Il pensa en souriant à cette belle famille d'esthètes chaotiques qui avait fait de son adolescence une longue saison amusante. Il se souvint qu’il avait prolongé cet âge ébouriffé avec des petits moments faciles de Sisyphe heureux, de réactionnaire entendu. Il avait vécu ensuite, dandy insolent et rieur, séduit par les belles flambées que le vent transporte.
Sa pensée fut distraite par les photos posées sur le marbre de la commode du salon : un vieil indien Taos au visage parcheminé et une inuit Iñupiat dont la tignasse se mêlait aux poils de sa capuche fourrée. « Civilisations éteintes, exterminées par le Progrès idéologique » pensa-t-il. Il appuya les cinq premières notes du Requiem en ré mineur de Mozart en passant à côté du piano du couloir. Il s’arrêta face à la bibliothèque ventrue, anarchique. Merveilleux fouillis fait des dialogues rugueux, de prières de ruffians et d’espoirs de martyrs. L'idée que les mots se promenaient si près de ses certitudes l’avait toujours fasciné. Entre deux livres, il retrouva une bouteille entamée d’un single malt Ardbeg distillé sur la côte sauvage de l'ouest de l'Écosse. Il appréciait cette odeur tourbée qui évoquait le tarmac chaud après une pluie d'été. Plus loin, après la bibliothèque, dans la chambre beige qui s'ouvrait à droite, quelques peintures attendaient depuis des années d’être accrochées au mur. Son sac était posé sur le grand lit. L’odeur musquée du tabac froid, le calme de l’appartement, l’ordre dépoussiéré, prolongeaient l’idée de départ imminent.
Avant de fermer la porte, dans le petit vestibule, il décrocha les photos de famille du cadre du miroir. Il laissa passer un sourire en regardant les portraits de sa femme et de ses enfants ; soulagé de les savoir à l'abri dans la solidité d’une vieille bastide. Là-bas, ils étaient invincibles sous le regard fraternel des gens du pays qui calculent encore le temps en saison. Il ne lui restait que quelques minutes avant que sa présence ne soit remarquée par les bandes urbaines qui écumaient le centre-ville. Sur le pas de la porte, il se demanda comment ce monde en était arrivé à cet état tendu qui fait passer du rire aux lames, de la civilisation aux hordes, des feux de la Saint Jean aux colères hurlées à la lueur des Molotov et des tirs éclairants des GL-06 de 40 mm.
En sortant de l’immeuble, son acuité dopée à la sensibilité de l’insomnie et à la lucidité du jeûne se heurta aux hurlements suicidaires du siècle. A l’angle de la place, l’hôtel néo-gothique avait été pillé et souillé de graffitis qui livraient le monde au vagabondage et au ravage de mots mythomanes et exhibitionnistes. Les jeunes arbres de la place minérale avait été arrachés. Les étals des bouquinistes avaient été brûlés ; les livres éventrés se rependaient en une longue traînée blanche qui prenait fin dans la bouche du métro.
Il sentait en lui cette colère nouvelle, floraison tardive des chahuts vivaces de sa jeunesse. Il passait maintenant devant les mots, en première ligne dans le parfum lourd et tenace de la guerre.
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Actualité : Printemps parisien
- Le 20/03/2016
- Dans Coupure de presse
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Lui sorbonnard, elle haussmannienne, allant de gauche à droite sur les rives parisiennes en dégustant des Spriz en terrasses. Tous deux un peu lâches, un peu blasés, un peu romantiques. Lui, avec sa théorie sur les filles de moins de trente ans. Elle, avec ses certitudes sur les hommes de cinquante. Flirtant dans leurs tissus printaniers. Elle, robe noir, culotte blanche. Lui, costume gris, chemise blanche. Une certaine beauté, juste et banale ; comme une affiche néo-nouvelle vague, d’un film japonais néo-réaliste. On entend un noir jouant du blues. Un mime tourne les pages blanches d’un livre. Ces petites touches infimes rendent le moment absolu et terne, comme un accablement, en plus feutré.
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Pige certifiée à l’acte
- Le 17/03/2016
- Dans Pneumatiques
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Pour écrire, je prends au hasard, un fragment vraisemblablement authentique et personnel - pige certifiée à l’acte - que je confonds avec mes rêves.
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La vie a cessé d’être un saut périlleux.
- Le 13/03/2016
- Dans Ligne de faille
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La vie a cessé d’être un saut périlleux. On ne fait plus que des sauts de poux ; et je crois qu’il faut épouiller le monde pour lui donner fière allure et avoir un tête à tête avec lui.
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A l’ombre des grandes canonnières
- Le 08/03/2016
- Dans Pneumatiques
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Plus personne ne se baigne à l’ombre des grandes canonnières, sur les plages froides de l’Atlantique.
Oh ! s’en foutre. S’en foutre, est une possibilité. Prendre quelques milles d’indifférence...
Mais voilà que le long des golfes bleus, contre le reflet clair d’une digue abandonnée à la nuit, j’ai vu une femme postée en sentinelle. Et il me plaît de croire que son parfum d'envolées animales n'exista que porté par un frisson venant des rives de méditerranée, où les femmes ont des fusils et méprisent les hommes qui ont fui.
08 mars 2016,
Canonnière « La Rebuffade »,
au large des côtes bretonnes.
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A quoi pensais tu ?
- Le 05/03/2016
- Dans Ligne de faille
- 3 commentaires
A quoi pensais-tu étant jeune ?
- A demain.
A quoi penses-tu maintenant ?
- A la mer !
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Ne rien prendre à la vie que je ne puisse lui rendre
- Le 03/03/2016
- Dans Pneumatiques
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Je veux de l’ aventure, de la friche, de la gueulante, de l’espace, du plaisir, du beau, de l’atmosphère, du taiseux, de la nicotine, du râcleux, du vieux, de l'affamé, de la mitraille, du biffin, du sang, du sans colorant, de l'éphémère, du dispendieux, de l'absinthe, du soiffard, de la vindicte, du baroque, du fauve, du dandy, du courage, du corsage, du cheval, de la morale, de la princesse, du serment, de l'hurlant, du bivouac, (...), du manant, du tripot, du cureton, du forban, des flambées, du ravage, des rivages, du manoir, de la tourbière, du couillu, de l’indocile, du bois, du cerf, du viandard, de l'infréquentable, de l’immédiatement, du tarmac, du départ, du retour, de la charcutaille, de la razzia, de l’irruption, de la vitesse, de l’inflexible, de la faconde, du conjuré, du fragment, du méta, du la la la, du loup, de l’indifférence, de l’intolérance, de l’intrigue, du sensuel, (...), de la déflagration, du roc, de l’élégiaque, du vrai, du frais, de la mer, du bleu, de l’agitation, de l’aristo, de la ribote, de la chaumière, de l'inaimable, de la baston, du fier, du fromage, de l’alambic, du ruffian, de la marmaille, du bruit, de la fulgurance de la morale, des valeurs, du terreux, du mataf, du clanique, du propre, de la promesse, du valeureux, du bouquin, (...), du flingue, du cran, Elle, de l’amitié, de la fidélité, de la générosité, de l’authentique, du bémol, des rides, du tout, du encore, du plus loin, …
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Les barques de naufragés
- Le 01/03/2016
- Dans Bibliothèque de combat
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Petit matin. Café noir, serré. La foule commence à gonfler le long des avenues qui coulent vers la Seine. Quelques personnes viennent s’échouer sur les tables rondes de la terrasse et m’imposent leur regard enfoncé dans leur gorge serrée, comme une bile de mélancolie. Je règle mon café et pars vadrouiller à contrecourant, libre de mon temps. J’entre dans une librairie. J’échappe au flot. Une belle femme racée remet à sa place un petit rat d’université agrippé à ses journaux, à son aspect convenu, à sa carte de réduction de professeur d’université qu’il brandit comme un Ausweis. On ne peut imposer de limite à la vulgarité bourgeoise. Elle, maintient son sourire comme une dernière touche élégante portée au rat qui s’échappe rive gauche, dans le flot. Je croise l'ombre acérée des beaux yeux sombres et vifs de cette femme qui, à elle seule, justifie Paris, l’amour, la beauté. Elle pose un journal grand format sur le présentoir de la caisse : «Trois euros madame !». Elle porte encore du sourire, une trace, une ébauche sûre, avant de quitter la librairie vers la rive droite. Immédiatement, elle paraît encore plus belle.
Le journal de la belle inconnue se vend sous le nom de "Raskar Kapac". Huit pages sur papier élégant, vierges de toute réclame. On y parle d’un esprit tourmenté - Jean-René Huguenin - de rugby, de peinture. C’est une gazette, un N°1, une promesse. Prose colérique et provocante. Je souris en pensant à cette étrange complicité avec cet ancien mensuel Rennais, "Le Boutefeu", autre barque de naufragés que je feuilletais sur la terrasse du Picca les après-midi ensoleillés, à la fin de la longue saison amusante de l'âge ébouriffé.
J’emporte le dernier exemplaire du journal. Ce sera ma lecture du soir, en écoutant « Feu ! Chatterton », un rock français, élégant, au langage châtié :
«Madame, je jalouse
ce vent qui vous caresse
prestement la joue»...
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Sécession pour l'exemple
- Le 29/02/2016
- Dans Ligne de faille
- 2 commentaires
Je suis las de vivre dans un pays sans aristocratie.
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Un âme d'écorcheur
- Le 24/02/2016
- Dans Pneumatiques
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Je ne lis que des livres où les personnages sont des écorcheurs espérant confusément y trouver le secret de mon âme.
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Un gallon ½ de sang pour toute fortune
- Le 22/02/2016
- Dans Pneumatiques
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Un gallon ½ de sang pour toute fortune. Du muscle et des os pour la transporter, une peau pour la protéger, un cœur-tambour pour la distribuer. Reste une âme à inventer.
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Toute révolution doit être esthétique
- Le 20/02/2016
- Dans Ligne de faille
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Toute grande démarche doit contenir une part intransigeante d’esthétique. On ne fait pas la révolution en bermuda et en tongs.
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Actualité : Ministère de l'égalité réelle
- Le 12/02/2016
- Dans Coupure de presse
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Cette volonté toute vicieuse de faire croire en une égalité discriminante, sélective, législative, qui s'exprimerait en dehors du pays réel et serait mise en oeuvre par un ministère de la pensée équitable.
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Ne craindre ni la sacralité, ni les sentiments.
- Le 04/02/2016
- Dans Citations
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Le fond de mon enseignement consistera à te convaincre de ne pas craindre la sacralité et les sentiments, dont le laicisme de la société de consommation a privé les hommes en les transformant en automates laids et stupides adorateurs de fétiches.
Pier Paolo Pasolini
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Actualité : Moi je pense à Kawthoolei et je me fous du monde
- Le 31/01/2016
- Dans Coupure de presse
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Le 31 janvier 1949, les chrétiens Karens réfugiés dans les montagnes bordant le Siam s'élancèrent contre le pouvoir birman, à la reconquête des vastes plaines de l'estuaire de l'Irrawaddy. ... Ils fondèrent Kawthoolei, « le pays de la félicité », leur Etat. La suite de leur massacre se perd dans le silence des médias et sous les applaudissements des défilés drapés de rouge qui étaient à la mode dans nos universités germanopratines. C'est en écoutant aujourd'hui quelques nostalgiques communistes s'exprimer librement sur France Inter, dans les éclats de rire indécents des présentateurs, que je pense à eux, chrétiens d'Asie, affamés dans le tréfonds de la jungle. Ils se battent encore contre ce drapeau rouge dont l'occident post-68 n'arrive pas à faire le procès. Le monde s’en fout… et moi je me fous de ce monde.
... souvenir de Mae-Sot avec Pol Saint-Lazare
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Actualité : NDFMPFV, ça pue le logo d'un service de police proto-soviétique
- Le 28/01/2016
- Dans Coupure de presse
- 8 commentaires
Fascinant de voir avorter, et aujourd’hui euthanasier, sous le juste, le bon et le très sélectif sceau républicain… NDFMPFV, ça pue le logo d'un service de police proto-soviétique. Les Nouveaux Droits en Faveur des Malades et des Personnes en Fin de Vie, c'est la chambre des condamnés à mort sans témoin, la solution finale étatique : souriez, soyez digne, on va interrompre votre fin de vie ! Signé : la république reconnaissante.
Foutez le camp de nos couffins et de nos lits de mort ! Nous n’y invitons ni gendarme, ni juge. Nous avons l’habitude tragique de la mort, comme celle du rite festif de la naissance. A l’heure du glas et des funérailles à visage découvert, nous mettons tout notre amour dans la prière d’adieu et notre rage dans les voceri qui sont nos chants de larmes, de rage et de colère. Quand vous entendez les sonnettes des enfants de chœur, contentez-vous de vous mettre à genoux devant le cortège… avec humilité si vous en êtes encore capable.
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Protocole de solitude...
- Le 26/01/2016
- Dans Pneumatiques
- 1 commentaire
La France manque de déserts ; il n’y a pas assez de causses, de landes, de maquis ou de côtes sauvages dans notre pays et dans nos âmes. C’est triste un pays de macadam, de béton et de raison.
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Il existe toujours des lieux inutiles où se perdre
- Le 24/01/2016
- Dans Pneumatiques
- 1 commentaire
Il existe toujours des lieux inutiles, sources d’imminentes joies de vivre, où l’on risque encore
de se perdred’être surpris. -
20XVI : l’heure des destructions profitables.
- Le 22/01/2016
- Dans Ligne de faille
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2016. Apprendre l’allemand ; apprendre à danser, parce que ça me rend heureux ; continuer à faire le tour de soi-même. Tout explorer, tout vivre, tout perdre aussi. XVI. La maison-Dieu, l’heure des destructions profitables. Faire peau-neuve. Épurer le superflu, tailler à la hache ce qui est inutile à la poursuite de l’aventure. Se confectionner un kit de survie et s’enfuir se réfugier dans l’ombre, là où tout est permis et où le silence règne. La maison-Dieu précède l’étoile : des foudres divines naitront les prémices de l’Illumination. Être prêt.